Month: August 2018
Erich Weinert- Quelle déception amére!
Quelle déception amère !
Erich Weinert, membre des brigades internationales, a écrit : « Autrement dit, le gouvernement français ne nous a pas accueillis comme les vétérans d’une guerre d’indépendance, mais comme des prisonniers qui seraient arrivés à Cayenne. Quelle déception amère ! » (Los Españoles del Winnipeg, J. Ferrer Mir, p.37)
Argeles-sur-Mer, Juan Carrasco
Argeles-sur-Mer, Juan Carrasco
Juan Carrasco, a republican soldier, shares his story in his book La Odisea de los Españoles Republicanos en Francia.
“The living conditions in the Argelès camp were precarious; personal space was minimal and promiscuity made people irascible. One can easily imagine the space dedicated to the meeting of bodily needs: an enclosure near the beach in which refugees – men, women and children alike – came to do defecate. It was impossible to enter such a place without walking on feces. The enclosure was so small that people almost touched each other while squatting.
It is now difficult to believe that Spanish refugees lived in such conditions on the beautiful beaches of Roussillon. (In Los españoles del Winnipeg, J. Ferrer Mir, p.39)
Argeles-sur-Mer, Juan Carrasco
Argeles-sur-Mer, Juan Carrasco
Juan Carrasco, soldat républicain, partage son vécu dans son livre La Odisea de los Españoles Republicanos en Francia.
« Dans le camp d’Argelès, les conditions de vie étaient précaires, l’espace vital, minime, et la promiscuité rendait les gens irascibles. On imagine sans mal l’espace dédié à la satisfaction des besoins naturels : un enclos près de la plage dans lequel les réfugiés – hommes, femmes et enfants – venaient faire leurs besoins. Il était impossible d’entrer dans un tel endroit sans marcher sur des excréments. L’endroit était si petit que les gens accroupis se touchaient presque les uns les autres.
Il est aujourd’hui difficile de croire que des réfugiés espagnols aient pu vivre dans de telles conditions sur les belles plages du Roussillon. » (Dans Los españoles del Winnipeg, J. Ferrer Mir, p.39)
Argelès-sur-Mer
Argelès-sur-Mer
“The camp in Argelès-sur-Mer eventually held more than 90 000 people”. (Los Españoles del Winnipeg, J. Ferrer Mir, p.38)
Argelès-sur-Mer
Argelès-sur-Mer
The camp in Argelès-sur-Mer eventually held more than 90 000 people. (Los Españoles del Winnipeg, J. Ferrer Mir, p.38)
Argeles sur Mer
Le camp d’Argelès-sur-Mer a fini par abriter plus de 90 000 personnes. (Los Españoles del Winnipeg, J. Ferrer Mir, p.38)n
Argeles sur Mer
Argeles sur Mer
El campo de Argelés-Sur-Mer llegó a contar con una población superior a las 90.000 personas. (En Los españoles del Winnipeg, J Ferrer Mir,p 38)
Salvador Morenas Mas and Francisco Requena
Salvador Morenas Mas and Francisco Requena
Salvador Morenas Mas says: I also befriended an Andalusian barber called Francisco Requena. He was always in a good mood, with a smile on his face, which contrasted with the bitterness and the sadness that could be read on most faces. To fight against the monotonous life they lived in the concentration camp, and in order to earn some money, Requena had set up a parlour just by the barracks. Every day, he would give away 20 coupons for a free shave and charge whoever didn’t have one. The free shaves were completed in four strokes, and no complaints were to be made.
Boredom and idleness were our greatest enemies. We had to use our imagination to keep them at bay.
One of the men who slept in the same barracks as me kept thinking about the girlfriend he’d left in Mataró. He decided to write to her and after a while, he received a long love letter in return.
I spent close to six months in Agde. It was a life with no purpose, no routine, no expectations, locked up with thousands of republicans and democrats like me, but my youth gave me the strength to overcome hunger, cold and pain. This was where I turned nineteen. (p.46-47)
Salvador Morenas Mas et Francisco Requena
Salvador Morenas Mas raconte : Je me suis aussi lié d’amitié avec Francisco Requena, un barbier andalou. Il était toujours de bonne humeur, le sourire aux lèvres, ce qui contrastait fortement avec l’amertume et la tristesse qu’on pouvait lire sur la plupart des visages. Pour lutter contre la monotonie de la vie dans le camp de concentration, et aussi pour se faire un peu d’argent, Requena avait installé un salon à côté de la caserne. Chaque jour, il distribuait 20 bons pour un rasage gratuit et faisait payer tous les autres. Les rasages gratuits étaient terminés en quatre passages et aucune réclamation n’était possible.
L’ennui et l’oisiveté étaient nos plus grands ennemis. Pour les combattre, nous devions faire preuve d’imagination.
Un de mes compagnons de caserne ne cessait de penser à sa petite amie restée à Mataró. Il lui écrivit et finit par recevoir en retour une longue lettre d’amour.
J’ai passé près de six mois à Agde. C’était une vie sans but, sans routine, sans attentes, enfermé avec des milliers de républicains et de démocrates comme moi, mais ma jeunesse m’a donné la force de surmonter la faim, le froid et la douleur. C’est là-bas que j’ai fêté mon dix-neuvième anniversaire. (p.46-47)