The last thinker of the exile — José Ricardo Morales

The last thinker of the exile — José Ricardo Morales

On February 17th, 2016, playwright and essayist José Ricardo Morales died in Santiago de Chile. He was perhaps the last of the intellectuals to have lived through the Republican exile and had celebrated his 100th birthday on November 3rd, 2016. He was the perfect example of a species soon to be extinct: intellectual humanists.
Morales had started his studies at the University of Valencia. The theatre group El Búho, directed for a time by Max Aub, premiered his first play in 1938: Burilla de Don Berrendo, Doña Caracolines y su amante.
During the civil war, Morales was head of the Department of Culture of the FUE (Federacion Universitaria Escolar) in Valencia, as well as a member of the UFEH (Unión Federal de Estudiantes Hispanos) and editor in chief of the Frente Universitario magazine – “heart of the FUE in the rearguard”. In October 1936, he voluntarily joined the antifascist milicias and became commissary of the People’s Army. On November 3rd, 1938, he was asked to give a farwell speech to the students of the International Brigades in the auditorium of the University of Valencia.
Here’s the faultless biography of an antifascist student who, on July 18th 1936, was in Barcelona to take part in the People’s Olympiads as a swimmer and who, in 1939, crossed the border with France in La Jonquera and was admitted into the camp of Saint Cyprien.
Morales was a passenger aboard the Winnipeg, the ship chartered by Pablo Neruda, and he arrived in Valparaiso, Chile on September 4th, 1939. He was able to work as an art history professor at the Faculty of Architecture of the University of Chile. He never ceased to feel indebted to Chile and did his best to contribute to it cultural development by taking part in some important projects: he helped create the Experimental Theatre of Chile alongside Pedro de la Barra, as well as the National Theatre of Chile; he directed within the Cruz Del Sur publishing house, “in which he published in 1943 a valuable anthology of poets in exile”; he carried on his academic work; he became a member of the Chilean Academy of Languages (thus becomig the first exiled Spanish Republican to be accepted into an American academy); he wrote 42 plays and numerous essays.
Morales embodies the tragedy of being uprooted, which is deeply characteristic of our republican exile, and he’s victim of one injustice that often goes along with it: silence and oblivion, both in Chile and in Spain. However, the publication in two volumes of his complete works by the Institución Alfon el Magnanim de Valencia tries to correct this wrong and allows whoever might be interested to read the works of a brilliant humanist, whose musings warn us against the dangers of technolatry, especially in our current society where the wildest capitalist neoliberalism reigns and where financial capitals and markets are the new gods.

Manuel Aznar Soler, 24.02.2016 | http://www.levante-emv.com/cultura/2016/02/24/ultimo-intelectual-exilio/1383268.html

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Le dernier penseur de l’exil – José Ricardo Morales

Le dernier penseur de l’exil – José Ricardo Morales

Le 17 février 2016 s’est éteint le dramaturge et essayiste José Ricardo Morales, peut-être le dernier penseur de l’exil républicain de 1939. Il avait célébré son centième anniversaire le 3 novembre 2015. Cet écrivain était le parfait représentant d’une espèce aujourd’hui disparue : les intellectuels humanistes.
Morales avait commencé ses études à l’université de Valence. En 1938, la troupe de théâtre El Búho dirigée pendant un temps par Max Aub joua sa première œuvre : Burlilla de don Berrendo, doña Caracolines y su amante.
Pendant la guerre civile, Morales était à la tête du Département de la Culture de la FUE (Fédération Universitaire Scolaire) de Valence, membre de la UFEH (Union Fédérale des Etudiants Hispaniques) et rédacteur en chef de la revue Frente Universitario, “organe de la FUE à l’arrière-garde”. En octobre 1936, il intégra volontairement les milices antifascistes, puis devint commissaire de l’armée populaire. Le 3 novembre 1938, on le chargea de donner le discours d’adieu aux étudiants des Brigades Internationales dans l’amphithéâtre de l’Université de Valence.
C’est là l’impeccable biographie d’un jeune étudiant antifasciste qui, le 18 juillet 1936, se trouvait à Barcelone pour participer au Olympiades Populaires en tant que nageur, et qui traversa la frontière française en 1939 à La Jonquera pour être admis au Camp de Saint-Cyprien.
Morales fut l’un des passagers du Winnipeg, le navire affrété par Pablo Neruda, et il débarqua au port chilien de Valparaiso le 4 septembre 1939. Il put exercer en tant que professeur de l’histoire de l’art au sein du département d’architecture de l’Université du Chili. Il ne cessa jamais de se sentir redevable envers son pays d’accueil et s’efforça de contribuer à son développement culturel en prenant part à d’importantes initiatives : la création du Théâtre Expérimental du Chili aux cotés de Pedro de la Barra, puis du Théâtre National du Chili ; la direction de deux collections aux éditions Cruz del Sur, “où il publia en 1943 une précieuse anthologie dédiée aux poètes en exil” ; son parcours universitaire ; sa participation au sein de l’Académie Chilienne des Langues (il devint ainsi le premier exilé républicain espagnol à être élu membre d’une Académie d’Amérique ; les quarante-deux pièces de théâtre et ses nombreux essais.
Morales incarne la tragédie du déracinement si caractéristique de notre exil républicain, et est victime d’une injustice qui va souvent de pair avec cette condition : le silence et l’oubli, aussi bien au Chili qu’en Espagne, de son oeuvre littéraire. Toutefois, la publication en deux volumes de ses oeuvres complètes par la Institución Alfons el Magnànim de Valencia, tente de réparer une partie de cette injustice en mettant à la disposition des lecteurs intéressés l’œuvre littéraire d’un humaniste exemplaire, dont les réflections viennent nous mettre en garde contre certains dangers de l’adoration de la technologie que nous observons aujourd’hui, en particulier dans une société comme la nôtre où règne un néolibéralisme capitaliste sauvage et où les marchés et les capitaux financiers font désormais office de nouveaux dieux.

Manuel Aznar Soler, 24.02.2016 | http://www.levante-emv.com/cultura/2016/02/24/ultimo-intelectual-exilio/1383268.html

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