Misión de amor

Yo los puse en mi barco.
Era de día y Francia
su vestido de lujo
de cada día tuvo aquella vez,
fue
la misma claridad de vino y aire
su ropaje de diosa forestal.
Mi navío esperaba
con su remoto nombre “Winnipeg”
Pero mis españoles no venían
de Versalles,
del baile plateado,
de las viejas alfombras de amaranto,
de las copas que trinan
con el vino,
no, de allí no venían,
no, de allí no venían.
De más lejos,
de campos de prisiones,
de las arenas negras
del Sahara,
de ásperos escondrijos
donde yacieron
hambrientos y desnudos,
allí a mi barco claro,
al navío en el mar, a la esperanza
acudieron llamados uno a uno
por mí, desde sus cárceles,
desde las fortalezas
de Francia tambaleante
por mi boca llamados
acudieron,
Saavedra, dije, y vino el albañil,
Zúñiga, dije, y allí estaba,
Roces, llamé, y llegó con severa sonrisa,
grité, Alberti! y con manos de cuarzo
acudió la poesía.

Labriegos, carpinteros,
pescadores,
torneros, maquinistas,
alfareros, curtidores:
se iba poblando el barco
que partía a mi patria.
Yo sentía en los dedos
las semillas
de España
que rescaté yo mismo y esparcí
sobre el mar, dirigidas
a la paz
de las praderas.

Neruda, en “Memorial de Isla Negra”

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Marujina Castiello

Del documental’El Largo viaje de Marujina Castiello’ de Luis Felipe Capellín. Sola Siempre Sola: “Tras el triunfo de los golpistas, la represión, además de los asesinatos y la cárcel, también utilizó, sin ningún tipo de juicio previo, el destierro por el que personas de unas regiones se vieron obligadas a desplazarse a otras en las que tuvieron que luchar por su supervivencia.”

“A quienes, a manos del franquismo, sufrieron la más brutal represión por defender las ideas de Libertad, de Solidaridad y de Justicia.” Compartido en Facebook por Nusta Aguilar Valenzuela, 25 Nov.2016

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Comment mon grand-père a fait partie de cette histoire

Comment mon grand-père a fait partie de cette histoire

En 2015, je travaillais sur un projet de visualisation des données maritimes (que vous pouvez découvrir en suivant ce lien : http://lumacode.com/projects/gttw/ ) et j’avais pour idée de le transformer en une représentation poétique du port de Buenos Aires, où je savais que mon grand-père avait vécu lorsqu’il était en Argentine. Je venais tout juste de retrouver une vieille carte d’identité chez ma mère, dans leur village natal de la province de Guadalajara en Espagne.

De nos jours, on peut presque tout trouver sur Internet, et j’ai donc décidé de faire une recherche avec son nom, Franciso Mencía Roy, accompagné de la ville où il avait vécu en Argentine, Comodoro Rivadavia. À ma grande surprise, j’ai retrouvé mon grand-père et son frère Cosme sur la liste des passagers d’un navire baptisé le Winnipeg. Ma surprise était d’autant plus importante que je ne m’étais pas du tout attendue à trouver leurs noms en ligne. Dès lors, ce projet a pris une tout autre dimension. Ma curiosité était piquée : je voulais en apprendre davantage et explorer ces nouvelles possibilités pour créer une œuvre à la fois historique et artistique, basée sur un évènement intime et personnel, que je pourrais présenter au festival E-Poetry à Buenos Aires.

C’est ainsi que j’ai commencé à faire des recherches sur le Winnipeg. Personne dans ma famille ne savait qu’ils avaient voyagé à son bord. Après la guerre civile d’Espagne, beaucoup de républicains espagnols, dont mon grand-père et son frère semblaient faire partie, s’étaient enfuis en France et avaient fini prisonniers dans des camps de concentration dans le sud du pays. Cette découverte a été un véritable choc pour ma famille, d’autant plus que j’ai appris par la suite que le célèbre poète chilien Pablo Neruda, amoureux de l’Espagne et ému par la situation de ces réfugiés, avait décidé de les aider par pure solidarité. Il résidait alors au Chili où il travaillait comme consul chargé de l’immigration et, avec le soutien du Premier ministre chilien, Pedro Aguirre Cerda, il affréta le Winnipeg pour un voyage qui devait mener les 2200 Espagnols exilés de la guerre civile de Trompeloup, en France, à Valparaiso, au Chili, le 4 août 1939.

(Vous pouvez lire « Misión de amor » [Mission d’amour] dans le recueil de Neruda, Memorial de la Isla Negra [Mémorial de l’île noire]. Dans ce magnifique poème dont le titre peut être interprété comme « un travail de l’amour » ou « une mission d’amour », il explique comment il appelait ces réfugiés par leur nom et comment ils se présentaient à lui, en indiquant leurs professions. Il les compare à des graines qu’il aurait semées dans l’océan et qui faisaient route vers la paix.)

Avant que le Winnipeg ne largue les amarres, l’atmosphère était remplie d’émotion. On raconte que Pablo Neruda en a été si touché qu’il a voulu consigner ce souvenir bien précis en écrivant ces mots : « Que la crítica borre toda mi poesía, si le parece. Pero este poema, que hoy recuerdo, no podrá borrarlo nadie » (Que la critique efface toute ma poésie si bon lui semble, mais ce poème que j’écris aujourd’hui, personne ne pourra l’effacer.)

J’avais du mal à croire que mon grand-père avait été sauvé des camps de concentration français par Pablo Neruda et qu’il avait pu voyager à bord de son cargo. À ce que je sais, mon grand-père était infirmier et j’imagine que pour un voyage aussi long, cela faisait de lui un atout. J’ai essayé de retrouver de lointains cousins susceptibles de me donner des informations sur le Winnipeg ou d’avoir de la famille au Chili, mais ce n’est que très récemment que j’ai appris que Cosme s’était marié et avait de la famille dans ce pays. Malheureusement, je ne l’ai su qu’après mon voyage au Chili et je n’ai pas encore réussi à entrer en contact avec eux.

C’est ainsi que mon projet de recherche-création est passé des applications mobiles et de la visualisation des données maritimes à une exploration des évènements en lien avec la guerre civile espagnole et à la mémoire historique de l’Espagne et du Chili. J’ai découvert des livres et des expositions en rapport avec le Winnipeg et ses passagers, leurs vies et leurs familles, ainsi que l’URL des archives de La Memoria Chilena. C’était incroyable voir l’histoire de mon grand-père se déployer ainsi sous mes yeux, de dénicher des anecdotes et des informations sur cet évènement important bien que largement oublié en Espagne, et de voir comment cela m’a personnellement affectée et influencée.

J’ai commencé par vouloir créer une visualisation poétique des navires en partance pour l’Amérique latine au cours du mois d’août 1939. Le Winnipeg en serait la vedette, un cargo rempli d’adieux, d’émotions et d’espoirs. J’ai pris contact avec des bibliothèques pour tenter de localiser le journal de bord du bateau, ou toute autre sorte d’information numérisée qui m’en aurait appris davantage sur les navires en partance de France et d’Espagne cette année-là. À ce jour, je n’ai pas encore trouvé de version numérique du trajet emprunté par le Winnipeg. De telles données associées à des coordonnées auraient été très utiles pour visualiser précisément la traversée du cargo, mais j’ai tout de même trouvé dans les archives de La Memoria Chilena une carte où l’on peut voir la route empruntée par les navires entre Trompeloup et Valparaiso. C’est cette carte qui fait aujourd’hui partie du projet et le parcours du Winnipeg y est représenté par une ligne de texte contenant les noms de tous ses passagers.

museoinmigracion

Je me suis rendue à Buenos Aires en 2015 pour présenter le prototype de ce projet au festival E-Poetry. L’auditoire m’a témoigné beaucoup d’intérêt et de curiosité. Une autre surprise m’attendait au Museo de la Inmigración (MUNTREF), autrefois l’hôtel des immigrants en raison de sa proximité avec le port. Le jour de l’inauguration, j’ai appris qu’ils avaient numérisé les listes des passagers débarqués au port et j’y ai trouvé une preuve de l’arrivée de ma grand-mère, le 12 février 1951. Elle avait voyagé sur le Cabo de Buena Esperanza avec quatre de ses enfants — mon père ayant dû rester en Espagne, car il était en âge d’effectuer son service militaire. Mes oncles et tantes étaient alors jeunes : l’aînée avait 20 ans, les deux garçons en avaient respectivement 18 et 16, et la benjamine était âgée de 13 ans. La date de leur arrivée m’indiquait que cela faisait onze très longues années qu’ils n’avaient pas vu mon grand-père. En plus de cela, j’ai appris que ma grand-mère et sa plus jeune fille étaient rentrées rapidement en Espagne, car mon grand-père était mort peu de temps après leur arrivée. Leurs trois autres enfants avaient décidé de rester en Amérique latine pour y bâtir une vie meilleure et avaient fini par s’installer à Caracas. Bien des années plus tard, mon père a fait le voyage jusqu’au Vénézuéla pour y rendre visite à sa famille, accompagné de ma mère. D’abord partis pour une courte visite, ils auront passé sept ans là-bas… Et c’est aussi là-bas que je suis née.

Jamais je n’aurais imaginé avoir une dette envers le poète auteur des Vingt poèmes d’amour et une chanson désespérée que j’ai tant de fois recommandés à mes étudiants en espagnol à Londres, ce même Pablo Neruda qui a écrit Le livre des questions. Je lui dois d’avoir contribué à forger mes centres d’intérêt : les voyages, les cultures, les langues, la littérature, les arts, le besoin d’explorer et d’être curieuse de tout, le sentiment permanent de venir d’ailleurs et d’être différente, de connaître à la fois la joie et la mélancolie, ma capacité voler de mes propres ailes et à faire preuve de persévérance et de détermination — un trait que je sais désormais hérité de ma famille. Enfin, je lui dois d’avoir sauvé mon grand-père et son frère. Je me dois aussi d’ajouter que mon père a toujours éprouvé de la tristesse et de l’amertume à l’idée d’avoir perdu son père alors qu’il n’avait que onze ans, lorsque mon grand-père est parti d’abord à la guerre, puis en exil, et de ne l’avoir jamais revu.

On pourrait dire que cette histoire qui m’a accompagnée sans même que je le sache est le fruit de nombre de mes projets, en particulier ceux en lien avec ce « Poème qui a traversé l’Atlantique », tels que « Cityscapes : Social Poetics/Public Textualities » (2005) et « Connected Memories » (2009). C’est drôle comme nous ignorons parfois la source de nos sentiments les plus profonds !

Après le festival E-Poetry de Buenos Aires, j’ai continué à faire des recherches et me suis rendue au Chili, dans la superbe ville de Valparaiso. J’y ai visité les demeures de Neruda, Isla Negra et Santiago du Chili où j’ai continué à éplucher les archives, à écumer les centres communautaires et les galeries, à filmer, à prendre des photos et à parler aux habitants. Et lorsque ceux-ci me demandaient ce que je faisais au Chili, je leur répondais que mon grand-père m’y avait amenée. C’était un sentiment merveilleux qui me réchauffait le cœur et me donnait l’impression d’être la bienvenue dans ce pays, comme si une partie de moi y avait toujours appartenu. Je me sentais chez moi dans un lieu où je n’étais jamais venue auparavant et débordais de gratitude envers la générosité que me témoignaient les habitants.

Pour finir : nous avons créé ce site pour encourager les lecteurs, les familles des passagers et quiconque aimerait contribuer à soumettre leurs propres histoires pour qu’elles viennent s’ajouter à cette visualisation poétique du voyage du Winnipeg. C’est ce que j’ai intitulé « Le poème qui a traversé l’Atlantique ». Il me semble avoir lu cette phrase au cours de mes recherches et j’ai aussitôt aimé cette image du navire comme poème transportant ses nombreuses histoires. Le Winnipeg a transporté les histoires entremêlées des passagers et de leurs familles, et celles-ci sont désormais représentées dans l’océan du World Wide Web, en compagnie des poèmes de Pablo Neruda et des informations en lien avec cet évènement.

Un poème créé avec affection pour un grand-père que je n’ai jamais connu ; pour mon père qui n’a pas revu son propre père depuis ses onze ans ; et pour tous ceux qui traversent aujourd’hui des épreuves similaires. Les perdus, les réfugiés, les exilés.

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Como mi abuelo se convirtió en parte de esta historia y este poema

Como mi abuelo se convirtió en parte de esta historia y este poema

En 2015 estaba trabajando en un proyecto de visualización de datos marítimos y el recorrido de barcos, que se puede ver en este enlace: http://lumacode.com/projects/gttw/ y tenía la intención de crear una visualización poética similar del puerto de Buenos Aires, cuando recordé que mi abuelo había vivido en Argentina. Sólo recientemente había encontrado una cédula -así llamaban allí a los carnets de identidad- en casa de mi madre,en su pueblo de origen que está en la provincia de Guadalajara, en España.

Como hoy en día todo tipo de información se busca en internet, decidí escribir su nombre, Franciso Mencía Roy y el de la ciudad donde vivió en Argentina, Comodoro de Rivadavia. Cúal sería mi sorpresa cuando encontré su nombre y el de su hermano Cosme en la lista de pasajeros de un barco que se llamaba Winnipeg. Nunca imaginé que sus nombres pudieran aparecer en ese medio de comunicación, me quedé boquiabierta y desde ese momento mi proyecto siguió una trayectoria completamente diferente. Era mucha la curiosidad para no seguir investigando y explorando las posibilidades de poder realizar un trabajo artístico, basado en un relato tan personal y tan intimo, además de histórico, para presentarlo en el Festival de E-Poetry (Poesía electrónica) en Buenos Aires, Argentina.

 
Empecé a indagar sobre el Winnipeg, nadie en mi familia sabía que ellos había viajado en este barco. Después de la Guerra Civil en España, hubo muchos republicanos españoles que huyeron a Francia y los retuvieron en campos de concentración en el sur del país y, al parecer, mi abuelo y su hermano estuvieron en uno de estos campos. Para mí fue toda una revelación. Además descubrí que el famoso poeta Pablo Neruda, que trabajaba como cónsul oficial de inmigración, y vivía en Chile en ese momento, conmovido ante esa situación, con su amor a España y con un sentimiento solidaridad por la causa, había salvado a estos refugiados, para lo que contó con la colaboración de Pedro Aguirre Cerda, el Primer Ministro de Chile en esa época. Él fue quien organizó el buque del Winnipeg para que viajara a Valparaiso (Chile) desde Trompeloup (Francia) el 4 de agosto de 1939, con 2.200 exiliados de la Guerra Civil a los que aparentemente entrevistó y entre los cuales se encontraban mi abuelo y su hermano.

(Pueden leer el poema de Neruda “Misión de Amor” en su libro Memorial de Isla Negra, donde explica cómo los embarcó, iba llamándoles y se presentaban indicando sus distintas profesiones. Además, los compara a semillas que él está esparciendo en el mar y van dirigidas a la paz.)

Se dice que cuando el barco estaba a punto de partir, Pablo Neruda estaba tan conmocionado por el clima emocional creado en el puerto que escribió: “Que la crítica borre toda mi poesía, si le parece. Pero este poema, que hoy recuerdo, no podrá borrarlo nadie”.

Resultaba increíble que, gracias a Pablo Neruda, mi abuelo se hubiera salvado de los campos de concentración franceses y hubiera conseguido un pasaje tan anhelado en aquel buque. Por lo que me han contado siempre tanto mi familia como el antiguo médico del pueblo, él trabajaba como enfermero y esto me hace suponer que su experiencia en esta profesión debió de ser muy útil en tan largo viaje. Intenté encontrar familiares que quizá me pudieran aportar más información, sin embargo, no obtuve ningún resultado hasta que, recientemente, descubrí que su hermano Cosme había estado casado en Chile y tenía descendientes. Desafortunadamente este descubrimiento fue después de que yo hubiera estado en Chile y todavía no he establecido ningún contacto con ellos.

Ante todo ello, el proyecto que había iniciado como exploración de visualizaciones de datos marítimos y el uso de aplicaciones móviles, se convirtió en una investigación sobre acontecimientos históricos de la Guerra Civil Española y de la Memoria Histórica, incluyendo la Memoria Española y Chilena. Encontré libros, exposiciones sobre el Winnipeg, sus pasajeros, sus vidas, familias y un enlace imprescindible al archivo de La Memoria Chilena y a dos grupos de Facebook. Era sorprendente ver cómo no sólo la historia de mi abuelo se estaba desplegando ante mis ojos - al descubrir relatos e información sobre este importante acontecimiento histórico, que de hecho, todavía se pierde en la memoria de España, ya que no es bien conocido - sino también cómo este hecho había impactado e influido en mi propia vida.

Como consecuencia, y con la intención de crear mi proyecto de visualización poética, contacté bibliotecas para ver si el trayecto del Winnipeg estaba digitalizado. Este registro de fechas del barco con las coordinadas de longitud y latitud me hubiera ayudado a crear una visualización de la ruta. Desafortunadamente estos datos nos los encontré digitalizados pero sí un mapa en el archivo de La Memoria Chilena con la ruta de Trompeloup a Valparaiso, que ahora se ha convertido en parte de este proyecto con los nombres de los pasajeros apareciendo como en una cadena de texto delineando la ruta del Winnipeg.

museoinmigracion

Viajé a Buenos Aires y presenté el primer prototipo del proyecto en el festival de E-Poetry 2015, ante el asombro de la audiencia. El día de la apertura de la exposición en el Museo de la Inmigración (MUNTREF), lo que antiguamente había sido el hotel donde se alojaban los emigrantes que llegaban al puerto, tuve otra maravillosa sorpresa. El museo tenía digitalizadas todas las llegadas de pasajeros al puerto y encontré documentos que registraban la visita que mi abuela realizó para encontrarse con su marido el 12 de febrero de 1951, en el buque de Cabo de Buena Esperanza. Ella había viajado con todos sus hijos excepto con mi padre que, por ser mayor tuvo que quedarse en España para hacer el servicio militar. Mis tíos eran jóvenes, veinte años la mayor, dos chicos de dieciocho y dieciséis y la más pequeña de trece años. Esta fecha indica que la familia llevaba once largos años sin ver a mi abuelo. Cuando todo parecía volver a su cauce, mi abuelo falleció, apenas hacía dos meses del reencuentro, y mi abuela decidió regresar a España con la hija menor, mientras que los hijos mayores se quedaron para buscarse un futuro mejor. Finalmente se asentaron en Caracas (Venezuela). Años más tarde mi padre iría con mi madre a visitarlos, esta visita se alargó por siete años y allí nací yo.

Nunca pensé que le tendría que agradecer tanto al poeta de los “Veinte poemas de amor y una canción desesperada” (que yo había recomendado leer a muchos de mis alumnos cuando daba clases de español en Londres), al Pablo Neruda del “Libro de las preguntas”. Él ha contribuido a forjar, en cierto modo, mis intereses en la vida: los viajes, las culturas, los lenguajes, la literatura, el arte, el explorar y ser curiosa, el ser de otro sitio y por ello algo diferente, el ser triste y alegre a la vez, el mantenerme con los pies en el suelo, con entereza y perseverancia durante tantos años; porque veo ahora que es fruto de la herencia familiar. También tengo que añadir que a mi padre siempre le envolvió una tristeza y amargura debidas a la perdida de su padre. Cuando tenía unos once años, mi abuelo se fue a la guerra y más tarde al exilio y no volvió a verlo nunca más. A ello hay que sumar las muchas peripecias que conllevó el perder al cabeza de familia.

Se podría decir que esta historia precedente y que me ha acompañado, sin yo saberlo, es el fruto de muchos de mis proyectos y, sobre todo, de algunos muy relacionados al "Poema que cruzó el Atlántico" como son "Cityscapes: Social Poetics/Public Textualities" ("Panorámicas Urbanas: Poéticas Sociales/Textualidades Públicas") 2005 y "Connected Memories" ("Memorias entrelazadas") 2009. ¡Qué arraigados tenemos algunos sentimientos y qué ajenos somos a ellos!

Después del festival de E-Poetry Buenos Aires, fui a la maravillosa ciudad de Valparaiso en Chile, visité las casas de Pablo Neruda, Isla Negra, y a Santiago de Chile donde seguí investigando en archivos, centros comunitarios, galerías, haciendo videos, fotografías, hablando con gente y cuando me preguntaban que por qué había ido a Chile, les respondía que me había llevado mi abuelo. Era un sentimiento bonito que me reconfortaba y me hacía sentirme bienvenida en un país donde nunca había estado, pero que de alguna manera era parte de mi; sorprendentemente me sentía como en casa y con gratitud por la generosidad de su gente.

Finalmente, ahora hemos creado esta website que invita al lector, a los descendientes de los pasajeros y todo aquel interesado en este acontecimiento histórico a que añadan sus relatos para que éstos se conviertan en el material que crea la visualización poética del viaje del Winnipeg, o a lo que he titulado: “El Poema que cruzó el Atlántico”. Creo que vi este título en alguna de las lecturas y me gustó la idea de que el barco con sus muchas historias fuera el poema. Estos relatos entrelazados de los pasajeros y familiares, que llevó esta nave de carga, con sus sentimientos, esperanzas y despedidas que a raíz de este viaje se encuentran ahora representados en el mar del ‘World Wide Web’, junto con poemas de Pablo Neruda e información relevante.

Un poema creado por amor a un abuelo que nunca conocí, y a mi padre que desde los once años nunca volvió a ver a su padre. Y a todos aquellos que se encuentran actualmente en situaciones similares de dificultades, desplazamientos, perdidos y en el exilio.

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Roser Bru y las sillas de playa en el Winnipeg

Alrededor de trescientos cincuenta niños que formaban parte del contingente de emigrantes, requerían de cuidados; por ello, la colaboración de las jóvenes, principalmente, no se dejó esperar. Roser Bru: Con mi hermana Montserrat y otras muchachas permanecíamos largas horas en un lugar reservado para los más pequeños, porque nos dedicábamos a organizar actividades de cantos y juegos con ellos. Así los manteníamos entretenidos durante el viaje. Yo enseñé a dibujar y también plasmé algunas escenas del barco, dibujos que lamentablemente he perdido.

En ocasiones descansábamos un rato en cubierta, admirando la inmensidad del mar. Mi mamá había comprado unas sillas de playa en Burdeos, pensando que nos serían útiles en el viaje. En ellas nos sentábamos a tomar el sol, hasta que un día desaparecieron y no las volvimos a ver.
Relato encontrado en Los españoles del Winnipeg : el barco de la esperanza / Jaime Ferrer Mir. 1a. ed. Santiago : Cal Sogas, impresión de 1989 (Santiago : Salesianos) 202 p. Se puede bajar en http://www.memoriachilena.cl/602/w3-article-98685.html

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Salvador Morera: relato de las sillas de playa en el Winnipeg

¿Qué ocurrió con esas sillas de playa? Salvador Morera, recordando aspectos de su travesía, entrega la respuesta: A las literas había que subirse como gato, porque eran como cinco o seis, una encima de otra. Un día, al levantarnos para ir al desayuno, vimos que uno de los de arriba no se movía. Lo dejamos dormir, pensando que estaría muy cansado, pero al mediodía nos dimos cuenta de que estaba muerto. Lo sacamos y fue sepultado en el mar.
Hubo conferencias a bordo que fueron dictadas por José Gómez de la Serna, hermano del escritor de las greguerías, y por el chileno Manuel del Villar. Gómez de la Serna, en medio de la soledad de la noche, dio una conferencia sobre las estrellas. Habló de la Osa Mayor y de la Osa Menor y no sé de qué otras cosas más. Recuerdo que fue una charla muy chistosa. Del Villar dictó otra sobre Chile, dando a conocer aspectos negativos: que los mineros dormían en “camas calientes” y que trabajaban en pésimas condiciones. El era Secretario General de las Juventudes Comunistas de Chile pero después de un tiempo se retiró y llegó a ser un alto funcionario del diario El Mercurio. Con él me vi muchas veces en Santiago.
En cubierta siempre había personas mejor vestidas que nosotros, que se sentaban en unas hamacas a tomar el aire y el sol. Se molestaban porque constantemente un grupo de jóvenes íbamos de allá para acá. Nos llamaron la atención y eso nos enojó, así que esperamos que se fueran, tomamos las hamacas y las lanzamos al mar.
! Aquello parecía un verdadero naufragio con esas cosas flotando en el agua” Fué una travesura de juventud.
Relato encontrado en Los españoles del Winnipeg : el barco de la esperanza / Jaime Ferrer Mir. 1a. ed. Santiago : Cal Sogas, impresión de 1989 (Santiago : Salesianos) 202 p. Se puede bajar en http://www.memoriachilena.cl/602/w3-article-98685.html

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Juan Vélez story about travelling in the Winnipeg

Juan Vélez conserva grabados en su memoria de muchacho de diecinueve años las vivencias del viaje, a partir del instante en que cruzó la pasarela del “ Winnipeg”: Aún me estremezco al recordar los pitazos que lanzaba a la noche el “Winnipeg”, cuando lentamente desatracaba del muelle de Trompeloup. Afirmado a la barandilla de cubierta, vi a muchos refugiados que se quedaban alli, porque no habían podido embarcar. Para unos, el partir era la libertad absoluta y el reencuentro con la vida; para otros, era dejar la mitad de su vida en una parte e irse a solas con la otra mitad. Yo llegué al muelle a las seis o siete de la mañana y a las once me encontraba ya en cubierta. Estaba solo, observando cada detalle, y no conocía a nadie de los tantos que me rodeaban ese día de un agradable sol de otoño. Después encontré a unos amigos con los que estuve en Agde.
Antes del zarpe repartieron las literas. Daban órdenes por altavoces en francés y castellano. Mi litera quedaba en una de las bodegas inferiores. Había tres corridas de literas en altura para unas cincuenta personas. Cada litera tenía una frazada y una colchoneta de paja. Como el lugar carecía de ventilación, habían instalado un par de ventiladores. Los cincuenta hombres compartíamos un excusado que habían improvisado. Mediante sorteo, me tocó la segunda litera, pero la cambié voluntariamente por la de más arriba para dejarle la otra a un hombre mayor. Por altavoces nos indicaron dónde funcionaba la enfermería – q u e venía a cargo de la hija del Presidente del Partido Comunista francés- y los turnos para ocupar el comedor. La tripulación era toda francesa y de trato muy agradable.

Ninguno de nosotros dejó de ofrecerse para colaborar en diferentes actividades: en la cocina, pelando patatas, limpiando la cubierta, etc. Sobraban voluntarios. Todos también respetábamos nuestros turnos para recibir la alimentación. Desayuno a las ocho, almuerzo a las doce y media y cena a las seis de la tarde. La comida no era muy buena, pero sí muy superior a la del campo de concentración. Daban garbanzos, lentejas, porotos; alguna vez hubo tortilla. Si tenías dinero, podías tomarte una cerveza o un licorcito en el pequeño bar que funcionaba en cubierta.

A ciertas horas del día se escuchaba música por los altavoces. Aunque no era muy variada. “Valencia” era una de las que tocaban frecuentemente, además de un tango y, por supuesto, “La Marsellesa”. En el viaje conversábamos mucho entre nosotros: fútbol, política y
especialmente de nuestras historias personales. A menudo las conversaciones finalizaban preguntándonos qué tía a ser de nosotros en Chile. Junto a una de las escaleras que conducían a las bodegas, había un gran mapa de Chile. Me interesé por ubicar algunos puntos geográficos para ir ambientándome. Unos cuantos nombres se me grabaron inmediatamente, como el de Putaendo. ¡Qué curioso me parecía ese nombre!
Relato encontrado en Los españoles del Winnipeg : el barco de la esperanza / Jaime Ferrer Mir. 1a. ed. Santiago : Cal Sogas, impresión de 1989 (Santiago : Salesianos) 202 p. Se puede bajar en http://www.memoriachilena.cl/602/w3-article-98685.html

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Juan Vélez relato del viaje en el Winnipeg

Juan Vélez conserva grabados en su memoria de muchacho de diecinueve años las vivencias del viaje, a partir del instante en que cruzó la pasarela del
“ Winnipeg”: Aún me estremezco al recordar los pitazos que lanzaba a la noche el “Winnipeg”, cuando lentamente desatracaba del muelle de Trompeloup. Afirmado a la barandilla de cubierta, vi a muchos refugiados que se quedaban alli, porque no habían podido embarcar. Para unos, el partir era la libertad absoluta y el reencuentro con la vida; para otros, era dejar la mitad de su vida en una parte e irse a solas con la otra mitad.

Yo llegué al muelle a las seis o siete de la mañana y a las once me encontraba ya en cubierta. Estaba solo, observando cada detalle, y no conocía a nadie de los tantos que me rodeaban ese día de un agradable sol de otoño. Después encontré a unos amigos con los que estuve en Agde.
Antes del zarpe repartieron las literas. Daban órdenes por altavoces en francés y castellano. Mi litera quedaba en una de las bodegas inferiores. Había tres corridas de literas en altura para unas cincuenta personas. Cada litera tenía una frazada y una colchoneta de paja. Como el lugar carecía de ventilación, habían instalado un par de ventiladores. Los cincuenta hombres compartíamos un excusado que habían improvisado. Mediante sorteo, me tocó la segunda litera, pero la cambié voluntariamente por la de más arriba para dejarle la otra a un hombre mayor. Por altavoces nos indicaron dónde funcionaba la enfermería – q u e venía a cargo de la hija del Presidente del Partido Comunista francés- y los turnos para ocupar el comedor. La tripulación era toda francesa y de trato muy agradable.

Ninguno de nosotros dejó de ofrecerse para colaborar en diferentes actividades: en la cocina, pelando patatas, limpiando la cubierta, etc. Sobraban voluntarios. Todos también respetábamos nuestros turnos para recibir la alimentación. Desayuno a las ocho, almuerzo a las doce y media y cena a las seis de la tarde. La comida no era muy buena, pero sí muy superior a la del campo de concentración. Daban garbanzos, lentejas, porotos; alguna vez hubo tortilla. Si tenías dinero, podías tomarte una cerveza o un licorcito en el pequeño bar que funcionaba en cubierta.

A ciertas horas del día se escuchaba música por los altavoces. Aunque no era muy variada. “Valencia” era una de las que tocaban frecuentemente, además de un tango y, por supuesto, “La Marsellesa”. En el viaje conversábamos mucho entre nosotros: fútbol, política y
especialmente de nuestras historias personales. A menudo las conversaciones finalizaban preguntándonos qué tía a ser de nosotros en Chile. Junto a una de las escaleras que conducían a las bodegas, había un gran mapa de Chile. Me interesé por ubicar algunos puntos geográficos para ir ambientándome. Unos cuantos nombres se me grabaron inmediatamente, como el de Putaendo. ¡Qué curioso me parecía ese nombre!
Relato encontrado en Los españoles del Winnipeg : el barco de la esperanza / Jaime Ferrer Mir. 1a. ed. Santiago : Cal Sogas, impresión de 1989 (Santiago : Salesianos) 202 p. Se puede bajar en http://www.memoriachilena.cl/602/w3-article-98685.html

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Los refugiados españoles en Chile (1939)

El triunfo de las fuerzas militares encabezadas por el general Francisco Franco, no sólo puso fin a la guerra civil española, sino que arrojó al exilio a una gran cantidad de hombres y mujeres que se vieron obligados a emigrar rumbo a otras tierras en busca de asilo y refugio…

La derrota del bando republicano español frente a las fuerzas militares encabezadas por el general Francisco Franco, no sólo puso fin a la guerra civil sino que además arrojó al exilio a una impresionante cantidad de hombres y mujeres, que se vieron obligados a emigrar rumbo a otras tierras en busca de asilo y refugio. La magnitud de esta tragedia no dejó indiferente a nuestro país. Por el contrario, el propio presidente Pedro Aguirre Cerda, líder del Frente Popular comprometió los esfuerzos del Estado para apoyar y financiar el traslado a nuestro país de un cierto número de refugiados españoles, reafirmando su solidaridad hacia el pueblo español y el carácter universal de la causa republicana.

Para tal efecto, designó cónsul delegado para la inmigración española en París a Pablo Neruda, a fin de que se hiciera cargo de la organización y ejecución del traslado de miles de españoles prisioneros en los campos de concentración del sur de Francia. Su tarea pronto dio los frutos esperados. El 4 de agosto de 1939 zarpó desde el puerto francés de Pauillac rumbo al puerto de Valparaíso, el barco carguero Winnipeg. Este navío trajo a más de 2.200 refugiados que arribaron a Chile el 3 de septiembre de ese mismo año.

Entre los pasajeros, estaba representado todo el espectro ideológico y regional español: comunistas, socialistas, anarquistas, nacionalistas y republicanos; catalanes, vascos, andaluces, gallegos, valencianos y madrileños. A todos los unía un arraigado compromiso de solidaridad y compañerismo, como también sus profundas convicciones antifascistas, según dan cuenta diversos testimonios y entrevistas.

En Chile, numerosos intelectuales, políticos y poetas nacionales habían manifestado con anterioridad su adhesión y compromiso con los combatientes de la causa republicana. Adhesión que prontamente se materializó en la formación del Comité Chileno de Ayuda a los Refugiados Españoles, cuyo objetivo fue otorgarles el mayor apoyo posible a los recién llegados. Cabe mencionar que gran parte de los pasajeros del Winnipeg eran obreros especializados, técnicos y profesionales, que realizaron un valioso aporte en al desarrollo de la industria y el comercio nacional. Muchos de ellos sobresalieron por sus trabajos en la industria editorial, del mueble, de la pesca y conservera; así como en el desarrollo científico y en la industria gastronómica.

Al mismo tiempo, algunos se convirtieron rápidamente en promisorios artistas e intelectuales que influyeron significativamente en la cultura y el arte nacional. Algunos nombres destacados son José Balmes, Roser Bru, José Ricardo Morales, Leopoldo Castedo, Antonio Romera, Mauricio Amster entre otros.

source: Memoria chilena:  http://www.memoriachilena.cl/602/w3-article-732.html

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How My Grandfather Became Part of This Story

How My Grandfather Became Part of This Story

In 2015 I was working on a project which involved finding maritime data to create a visualisation of boats, which you can see in this link:
http://lumacode.com/projects/gttw/
and I was planning to develop it further into a poetic visualisation of the boats from the port of Buenos Aires, when I remembered that my grandfather had lived in Argentina.

I had only just recently found an ID card at my mother's house in their place of origin, a village from the province of Guadalajara in España. As nowadays we look for everything online, I decided to google his name, Franciso Mencía Roy and the name of the city where he lived in Argentina, Comodoro de Rivadavia, and to my surprise I found his name together with that of his brother Cosme, on the passengers' list of a boat called the Winnipeg. I was astonished as I didn't expect to find their names online and from this moment on, the project took a different direction. I was too curious not to carry on researching and exploring the possibilities to create an artistic project based on such a personal and intimate event, as well as historical to present it at the E-Poetry Festival in Buenos Aires, Argentina.

Therefore, I started to research about the Winnipeg, nobody in my family knew they had travelled on this boat. After the Civil War in Spain, there were many Spanish Republicans that fled to France and were kept in concentration camps in the south of the country and it seems as though my grandfather and his brother were in these camps. This news was a massive surprise for all the family and more so when I also discovered that the famous poet Pablo Neruda from Chile, who worked as the Consul Immigration Officer, living in Chile at the time, with his love for Spain and moved by this situation, in a gesture of solidarity, had decided to help these refugees with the assistance of Pedro Aguirre Cerda, the Prime Minister of Chile at the time. He organised the Winnipeg and interviewed every passenger on the boat, being able to accommodate 2,200 Spanish civil war exiles to travel from Trompeloup, France to Valparaiso, Chile on the 4 of August 1939. (You can read Neruda's beautiful poem "Misión de amor" in his book Memorial de Isla Negra. It might be translated like “A Labour of love” or “Love mission” where he explains how he was calling them and they were appearing with their different professions. He also compares them to seeds he is spreading over the sea on their way to peace.)

It is said, that when the Winnipeg was about to leave, Pablo Neruda was so touched by the emotional atmosphere created at the port with the people leaving, that to keep this memory, he wrote: "Que la crítica borre toda mi poesía, si le parece. Pero este poema, que hoy recuerdo, no podrá borrarlo nadie". "The critics may erase all of my poetry but this poem that I today remember, nobody will be able to erase".

I was completely astonished that thanks to Pablo Neruda, my grandfather had been saved from the concentrations camps in France and given a place to travel on this vessel. As far as I know, he was a medic so I presume this must have been a valuable skill to have in a long trip like this one. I tried to find any long lost family who might have any information about the Winnipeg, perhaps have family in Chile but I had not much luck until recently, when I was told Cosme, his brother, had been married in Chile and had family there. This unfortunately came after I had already had been to Chile and I am yet to be in touch with them.

Thus, starting with the exploration of the visualisation of maritime data and the use of mobile Apps, my artistic research evolved into reading about historical events of the Spanish Civil War and the Historical Memory including Spanish and Chilean Memory. I have found books, exhibitions about the Winnipeg, its passengers, their lives, family and a very useful link to the archive of La Memoria Chilena. It was amazing to see not only my grandfather's story unravelled in front of my eyes- at discovering stories and information about this important historical event, which as a matter of fact, it is still lost in the memory of Spain as it is not that well known- but also how this fact had impacted and influenced my own life.

To start with I was interested in creating a poetic visualisation of the ships traveling to Latin America during the month of August 1939, with the Winnipeg being the star as the cargo ship of many feelings, hopes and farewells. I contacted libraries to find the log of the Winnipeg or any digitised information about the boats sailing on that year from France or Spain to Latino America but I have yet to find the route of the Winnipeg digitised. The data and coordinates would have been useful to visualise an accurate route but I found a map in the archive of La Memoria Chilena showing the trajectory from Trompeloup to Valparaiso, which now has become part of the project with the name of the passengers appearing as a string of text delineating the route of the Winnipeg.

museoinmigracion

I travelled to Buenos Aires and presented the first prototype of the project at the E-Poetry 2015 Festival, getting the audience engaged and curious about the story. The day of the opening at the Museo de la Inmigración (MUNTREF), which in the past had been the hotel of the immigrants because of its vicinity to the port, I had another amazing surprise. I found out they had digitised all the passengers’ arrivals to the port and consequently, I found documents stating the arrival of my grandmother and her four children on their visit to my grandfather on the 12th of February 1951 in the vessel of Cabo de Buena Esperanza. She had travelled with all her children apart from my father because due to his age he had to do the military service in Spain. My aunts and uncles were young, with ages from twenty the oldest girl, eighteen and sixteen the two boys and thirteen the youngest girl. The date revealed that they hadn't seen my grandfather for very long eleven years, and on top of it all, we found out the reason why my grandmother and her youngest daughter had shortly come back to Spain, was because my grandfather died soon after they arrived. The three other children stayed in Latino America looking for a better live until they finally settled in Caracas, Venezuela. Years later my father travelled with my mother to visit his family, this visit was extended to seven years and there I was born.

I would have never thought I was going to be indebted to the poet responsible for the "Twenty Love Poems: And A Song of Despair” that I had so many times recommended to my students of Spanish in London, the Pablo Neruda of the “The book of questions”- for how he had forged and contributed somehow to my interests in life: travelling, cultures, languages, literature, art, the need to explore and be curious, the always feeling like being from somewhere else and somehow different, of being melancholic and happy at the same time, of being able to stand up on my own two feet with perseverance and determination, because somehow I had inherited this from my family. And finally for having saved my grandfather and his brother. I also need to add that my father was always surrounded by a sadness and bitterness due to losing his father when he was about eleven years old, when my grandfather went to war and later to exile and never to see him again, and for the consequences it all brought.

It could be said that this story that has accompanied me, without me knowing, is the fruit of many of my projects and especially of those very related to this "Poem that crossed the Atlantic" such as: "Cityscapes: Social Poetics / Public Textualities" 2005 and "Connected Memories" 2009. How unaware we are of some of our deeply ingrained feelings!

After the E-Poetry Festival in Buenos Aires, I wanted to research this further and went to the wonderful and magical city of Valparaiso in Chile, I visited Neruda's houses, Isla Negra, and Santiago de Chile where I carried on researching on archives, community centres, galleries, videoing, taking photographs, talking to people and when they asked me why I was visiting Chile, I told them my grandfather had taken me there. It was a beautiful feeling, which warmed my heart and made me feel welcomed as if somehow part of me belonged to that country, I felt at home in a country where I had never been and had gratitude for its generosity.

Finally, now we have created this website which invites the reader, the passengers’ families and anybody interested in this event to add their stories, so these become the material for the poetic visualisation of the journey of the Winnipeg, what I have tiled “The Poem that Crossed the Atlantic”, I think I saw this title somewhere on line or in the readings and I liked the idea of the vessel with its many stories to be the poem. These interconnected stories of the passengers and family which this cargo vessel carried, with their feelings, hopes and farewells, are now represented in the sea of the World Wide Web, together with the poems by Pablo Neruda and relevant information about this event.

A poem created with love to a grandfather I never met, and to my father who never saw his father again from the age of eleven. And to all of those who are currently in similar situations of hardship, displacement, lost and in exile.

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