Month: August 2018
Neruda: Mission d’amour
Neruda: Mission d’amour
Et je les mis sur mon bateau.
C’était en plein jour et la France
eut cette fois sa robe d’apparat
quotidienne,
il y avait
la clarté du vin et de l’air
dans sa tunique de déesse forestière.
Mon navire attendait avec
son nom lointain
« Winnipeg »
collé à la jetée du jardin embrasé,
aux vieux raisins obstinés de l’Europe.
Pourtant mes Espagnols ne venaient pas
de Versailles,
du bal argenté,
des tapis anciens, amarante,
des coupes qui trillent
avec le vin,
non, ils ne venaient pas de là,
non, ils ne venaient pas de là.
De plus loin,
des camps et des maisons d’arrêt,
des sables noirs
du Sahara,
des cachettes inclémentes
où ils gisaient
dans la faim et la nudité,
là vers
mon bateau clair,
vers mon navire à l’ancre, vers l’espoir
ils accoururent l’un après l’autre
à mon appel, de leurs prisons,
des forteresses
d’une France qui chancelait,
par ma bouche appelés
ils accoururent,
« Saavedra », dis-je, et je vis venir le maçon,
« Zuñiga » dis-je, et « Zuñiga » était présent,
« Roces », et Roces arriva avec son sourire sévère,
je criai « Alberti ! », et la poésie accourut
avec ses mains de quartz.
Paysans, menuisiers.
pêcheurs,
tourneurs, mécaniciens,
potiers,
tanneurs :
comme il se peuplait le bateau
qui s’en allait vers ma patrie.
Je sentais dans mes doigts
les graines
de l’Espagne
que je rachetai, que je répandis
sur la mer, destinées
à la paix
des prairies.
The Winged Winnipeg- Neruda
The Winged Winnipeg- Neruda
From the beginning I liked the word Winnipeg. Words have wings or they don’t. The rough ones stick to the paper, to the table, to the earth. The word Winnipeg is ‘winged’. I saw it flying for the first time in a dock of steamers near Bordeaux. It was a beautiful old ship, with that dignity given by The Seven Seas, over time. The truth is that the cargo vessel had never taken more than 70 or 80 people on board. The rest was cacao, sacks of coffee and rice, minerals. Now it was destined for a different kind of cargo: that of hope. 9Pablo Neruda0
Les ailes du Winnipeg- Neruda
Les ailes du Winnipeg- Neruda
J’ai aimé dès le début le mot Winnipeg. Les mots ont des ailes ou n’en ont pas. Les mots rugueux restent collés au papier, à la table, à la terre. Le mot Winnipeg est ailé. Je l’ai vu s’envoler pour la première fois sur le quai d’un embarcadère, près de Bordeaux.
Le Winnipeg était un beau vieux bateau, auquel les sept mers et le temps avaient donné sa dignité. On peut affirmer qu’il n’avait jamais transporté à son bord plus de soixante-dix à quatre-vingts personnes. Le reste avait été constitué par des cargaisons de cacao, de coprah, de sacs de café, de riz, par des chargements de minerais. Cette fois pourtant un affrètement plus important l’attendait: l’espoir. (Pablo Neruda)
El Winnipeg Alado- Neruda
El Winnipeg Alado
Desde un comienzo me gustó la palabra Winnipeg. Las palabras tienen alas o no las tienen. Las ásperas se quedan pegadas al papel, a la mesa, a la tierra. La palabra Winnipeg es alada. La vi volar por primera vez en un atracadero de vapores, cerca de Burdeos. Era un hermoso barco viejo, con esa dignidad que dan Los siete mares a lo largo del tiempo. Lo cierto es que nunca llevo aquí el barco más de 70 u 80 personas abordo. Lo demás fue cacao, compra, sacos de café y arroz, minerales. Ahora le estaba destinado un cargamento más importante: la esperanza. (Pablo Neruda)
Raices communes – Lina Pradas
Racines Raices communes – Lina Pradas
Pasado y raices comunes: Viveremos para el resto de nuestros dias asi. Estamos aqui y queremos estar alla. Estamos alla y queremos estar aqui.
Communal roots: Lina Pradas
Past and communal roots: We will leave like this for the rest of our lives. We will be here, wishing we were there ; we will be there, wishing we were here.
Racines communes – Lina Pradas
Passé et racines communes : C’est ainsi que nous vivrons pour le restant de nos jours. Quand nous serons ici, nous souhaiterons être là-bas ; quand nous serons là-bas, nous souhaiterons être ici.
Elena Castedo: La lista del Winnipeg
Desde hace años, muchos pasajeros, yo incluida, y muchos descendientes de pasajeros, hemos hecho notar que la lista de pasajeros de Jaime Ferrer es incompleta y que hay muchos errores, pero las entidades que la publican ni la han modificado ni han añadido una explicación que no es completa y contiene errores. Ni que decir tiene, dicha lista ha causado mucha desesperación y hasta indignación a muchos de los pasajeros omitidos y a sus descendientes. Como dato curioso, dicha lista también parece omitir a más mujeres que a hombres. Por ejemplo, incluye el padre de Montserrat Julió, la gran actriz, pero no a ella ni a su madre. Igualmente, incluye a mi padre, pero no a mi madre ni a mí. Y eso que tanto Montserrat como yo estamos en la foto de “los niños del Winnipeg” que se tomó en el barco y se ha publicado por diversos medios, y pese a que ambas aparecemos en numerosos documentos y libros y artículos, entre otros de mi padre, donde se menciona que éramos pasajeras del Winnipeg.
Dicha lista no solo ha causado daños emotivos, si no también reales. Por ejemplo, mis hijos solicitaron nacionalidad española a base de la Ley de la Memoria, pero dos Consulados de España, dispuestos a no otorgársela, alegaron que yo no estoy en la lista de pasajeros y por lo tanto no había llegado en el Winnipeg, ni fui refugiada, y rechazaron sus solicitudes. No aceptaron la gran evidencia que presentaron que indica lo contrario. Elena dejó este mensaje en este sitio web. (Junio 2018)
Rosario Miranda – List of passengers
Rosario Miranda commented on the list posted on Facebook by Miguel Millan: Winnipeg – The Ship of Hope. “Mr. Millán… once again… this is an incomplete list taken from Jaime Ferrer’s first book. Many names are missing from it, 10 in my family only, my mother and nine children.” Rosario Miranda, 12:17 October 6th.