Neruda: Mission d’amour

Neruda: Mission d’amour

Et je les mis sur mon bateau.
C’était en plein jour et la France
eut cette fois sa robe d’apparat
quotidienne,
il y avait
la clarté du vin et de l’air
dans sa tunique de déesse forestière.
Mon navire attendait avec
son nom lointain
« Winnipeg »
collé à la jetée du jardin embrasé,
aux vieux raisins obstinés de l’Europe.
Pourtant mes Espagnols ne venaient pas
de Versailles,
du bal argenté,
des tapis anciens, amarante,
des coupes qui trillent
avec le vin,
non, ils ne venaient pas de là,
non, ils ne venaient pas de là.
De plus loin,
des camps et des maisons d’arrêt,
des sables noirs
du Sahara,
des cachettes inclémentes
où ils gisaient
dans la faim et la nudité,
là vers
mon bateau clair,
vers mon navire à l’ancre, vers l’espoir
ils accoururent l’un après l’autre
à mon appel, de leurs prisons,
des forteresses
d’une France qui chancelait,
par ma bouche appelés
ils accoururent,
« Saavedra », dis-je, et je vis venir le maçon,
« Zuñiga » dis-je, et « Zuñiga » était présent,
« Roces », et Roces arriva avec son sourire sévère,
je criai « Alberti ! », et la poésie accourut
avec ses mains de quartz.

Paysans, menuisiers.
pêcheurs,
tourneurs, mécaniciens,
potiers,
tanneurs :
comme il se peuplait le bateau
qui s’en allait vers ma patrie.
Je sentais dans mes doigts
les graines
de l’Espagne
que je rachetai, que je répandis
sur la mer, destinées
à la paix
des prairies.

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Elena Castedo: La lista del Winnipeg

Desde hace años, muchos pasajeros, yo incluida, y muchos descendientes de pasajeros, hemos hecho notar que la lista de pasajeros de Jaime Ferrer es incompleta y que hay muchos errores, pero las entidades que la publican ni la han modificado ni han añadido una explicación que no es completa y contiene errores. Ni que decir tiene, dicha lista ha causado mucha desesperación y hasta indignación a muchos de los pasajeros omitidos y a sus descendientes. Como dato curioso, dicha lista también parece omitir a más mujeres que a hombres. Por ejemplo, incluye el padre de Montserrat Julió, la gran actriz, pero no a ella ni a su madre. Igualmente, incluye a mi padre, pero no a mi madre ni a mí. Y eso que tanto Montserrat como yo estamos en la foto de “los niños del Winnipeg” que se tomó en el barco y se ha publicado por diversos medios, y pese a que ambas aparecemos en numerosos documentos y libros y artículos, entre otros de mi padre, donde se menciona que éramos pasajeras del Winnipeg.
Dicha lista no solo ha causado daños emotivos, si no también reales. Por ejemplo, mis hijos solicitaron nacionalidad española a base de la Ley de la Memoria, pero dos Consulados de España, dispuestos a no otorgársela, alegaron que yo no estoy en la lista de pasajeros y por lo tanto no había llegado en el Winnipeg, ni fui refugiada, y rechazaron sus solicitudes. No aceptaron la gran evidencia que presentaron que indica lo contrario. Elena dejó este mensaje en este sitio web. (Junio 2018)

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Rosario Miranda – Liste des passagers

Rosario Miranda a commenté sur la liste postée sur Facebook par Miguel Millan : Winnipeg – Le navire de l’espoir. “M. Millán … encore une fois … ceci est la liste incomplète des passagers du Winnipeg, tirée du premier livre publié par Jaime Ferrer. Beaucoup de noms n’y figurent pas, rien que dans ma famille, il en manque 10, ma mère et ses neuf enfants.” Rosario Miranda, 12h17 le 6 octobre

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Miguel et José Ballester Soriano. Une mère qui n’a plus jamais pu embrasser et embrasser ses enfants.

« Oui, mais plus jamais je ne les embrasserai. »
Miguel et José Ballester Soriano ont épousé deux sœurs, Juana Hilda Laferte Chávez et Luz Marina Lafertt Chávez (une erreur typographique passée à leur descendance). Marina, ma tante, est arrivée en Espagne avec sa fille aînée au début des années 60 pour rencontrer les parents de mes oncles et le reste de la famille.
Ils étaient 5 frères, dont deux finirent exilés et deux perdirent la vie. À la mort de leurs parents, Les deux frères exilés payèrent le voyage de leur frère pour qu’il leur rende visite au Chili. Pendant le voyage, il rencontra Nino Bravo – je crois qu’il parla bien plus de cette rencontre que de ses frères et ses neveux.
Il y a trois ans, j’ai appris qu’ils avaient voyagé à bord du Winnipeg. Je suis entrée en contact avec Jaime Cardona Jasenwirth qui m’a beaucoup appris au sujet de mes oncles, et j’ai été mise en contact avec Ana Calero San Martin, une autre descendante de passagers du Winnipeg. Cela dit, j’avais déjà entendu le nom de Pablo Neruda. Miguel et José Ballester Soriano étaient cousins germains de ma mère, mais les rapports entre leurs parents avaient toujours été très soudés. Leur mère et ma grand-mère étaient sœurs, et même si leur fratrie comptait également deux frères, ma grand-tante avait toujours pu compter sur ma grand-mère. Elle avait ressorti les lettres qu’elles s’envoyaient pour que ma sœur puisse les lire et y répondre.
Chaque année, elles nous envoyaient des photos. Je ne m’en souviens pas car j’étais très jeune à l’époque, mais ma mère et son frère leur envoyaient aussi des photos de nous, car quand mon oncle José nous a rendu visite, il n’a reconnu que ma mère et son frère, aucun de ses nombreux cousins. Mon oncle José et sa femme ont vécu deux ans au Chili. À cause de la dictature de Pinochet, il a dû quitter le Chili pour l’Allemagne de l’Est, mais ses enfants, frères et neveux y sont restés. Un de ses amis a fini par lui trouver du travail au Vénézuela ; il avait l’habitude de dire qu’au moins, ils se trouvaient alors “à mi-chemin”.
En 1984, José nous a écrit pour nous annoncer la mort de l’oncle Miguel. Ce dont je ne me souviens pas, c’est s’il était déjà retourné au Chili à ce moment-là. José est mort en 1997. Les échanges avec cette branche de notre famille ont fini par s’éteindre, mais je sais que les cousins ont gardé le contact entre eux.
Maintenant que j’ai vu les photos de mon oncle José datant de l’époque où il s’occupait de toutes les formalités administratives pour rester au Chili, je comprends pourquoi le frère de ma mère l’a tout de suite reconnu quand il l’a vu passer dans la voiture qui l’emmenait en ville ; il ressemblait énormément à son frère Rafael qui est mort ici.
J’ai toujours entendu sa mère – ma grand-tante – dire que sur les 5 enfants qu’elle avait eus, 4 étaient morts, ce à quoi ma grand-mère répondait invariablement “Elvira, ne dit pas ça, ils ont une famille à l’autre bout du monde, et toi aussi.” “Oui, mais plus jamais je ne les embrasserai.”
Ce n’est qu’une partie de l’histoire que ma mère m’a racontée. Je ne sais pas grand chose de la période à laquelle mon oncle a vécu en Espagne dans les années 1970. Ils me manquent.

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A labor of Love by Neruda

I put them in my boat.
It was daylight and France
her fancy dress
of every day she had at that time,
it was
the same clarity of wine and air
her clothes of forest goddess.
My ship expected
with its remote name “Winnipeg”
But my Spanish were not coming
from Versailles,
from the silvery dance,
from the old amaranth carpets,
from the cups chirping
with wine,
no, they were not coming from there,
no, they were not coming from there,
From further away,
from prison camps,
from the black sand
from the Sahara,
from rough hiding places
where they lay
hungry and naked,
there to my clear boat,
to the ship at sea, to hope
they arrived called one by one
by me, from their prisons,
from the fortress
from the shaky France
called by my mouth
arrived,
Saavedra, I said, and came the mason,
Zuniga, I said, and there he was,
Roces, I called, and arrived with grim smile,
I shouted, Alberti! and with hands of quartz
the poetry arrived.
Laborers, carpenters,
fishermen,
turners, machinists,
potters, tanners:
the boat was becoming populated
parting to my homeland.
I felt in my fingers
the seeds
from Spain
that I rescued myself and scattered
over the sea, directed
to the peace
of the prairies.
(Neruda)

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Rosario Miranda- Lista de pasajeros

“Rosario Miranda comentó sobre la lista de Miguel Millan en facebook: WINNIPEG EL BARCO DE LA ESPERANZA. Señor Millán…una vez más, …esta es la lista incompleta de los pasajeros del Winnipeg, del primer libro que editó Jaime Ferrer, faltamos muchos, sólo de mi familia diez personas, mi madre y los nueve hijos” Rosario Miranda, 12:52pm Oct 6

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Elena Castedo: La lista del Winnipeg

Desde hace años, muchos pasajeros, yo incluida, y muchos descendientes de pasajeros, hemos hecho notar que la lista de pasajeros de Jaime Ferrer es incompleta y que hay muchos errores, pero las entidades que la publican ni la han modificado ni han añadido una explicación que no es completa y contiene errores. Ni que decir tiene, dicha lista ha causado mucha desesperación y hasta indignación a muchos de los pasajeros omitidos y a sus descendientes. Como dato curioso, dicha lista también parece omitir a más mujeres que a hombres. Por ejemplo, incluye el padre de Montserrat Julió, la gran actriz, pero no a ella ni a su madre. Igualmente, incluye a mi padre, pero no a mi madre ni a mí. Y eso que tanto Montserrat como yo estamos en la foto de “los niños del Winnipeg” que se tomó en el barco y se ha publicado por diversos medios, y pese a que ambas aparecemos en numerosos documentos y libros y artículos, entre otros de mi padre, donde se menciona que éramos pasajeras del Winnipeg.

Dicha lista no solo ha causado daños emotivos, si no también reales. Por ejemplo, mis hijos solicitaron nacionalidad española a base de la Ley de la Memoria, pero dos Consulados de España, dispuestos a no otorgársela, alegaron que yo no estoy en la lista de pasajeros y por lo tanto no había llegado en el Winnipeg, ni fui refugiada, y rechazaron sus solicitudes. No aceptaron la gran evidencia que presentaron que indica lo contrario. Elena dejó este mensaje en este sitio web. (Junio 2018)

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José Llagaría Jiménez y su hijo Fernando Llagaria Vazquez

José Llagaría Jiménez, padre de Fernando Llagaria Vazquez. Fernando vive en Andaya, Valencia y nació en Linares, Chile 1957. Ha vivido como un testigo privilegiado de los momentos más intensos de nuestra historia contemporánea en Chile y en España. Aquí hay unos extractos del testimonio de sus recuerdos recolectados de la revista de la casa Chile en Valencia (España), titulada “Copihue Rojo”. En Chile era “el gringito” y aquí en España, soy para mis amigos “el chileno”. Siento que tanto allí como aquí me lo dicen con todo afecto, ellos saben que soy el fruto de uno de esos miles de españoles que sufrieron el exilio para escapar de la dictadura de Franco y luego de la de Pinochet, que hicieron del mundo su patria y que fueron de aquí para allá buscando un rinconcito donde salvar la vida, alejado de tanto canalla con inmenso poder.
Somos los hijos del Winnipeg; “El barco de la esperanza” que llevó a más de dos mil refugiados a Chile…. Nunca te olvides de donde están tus raíces. Nací en Linares y allí viví diecisiete años…. Viajamos a España con la consideración de repatriados. … Fue un viaje lleno de contradicciones emocionales. Dejaba atrás a mis mejores amigos, Los Tapia y los Bahamondes, ellos nos fueron a despedir a la estación del tren. Allí dimos rienda suelta a nuestras emociones y entre muchos llantos y abrazos nos dijimos adiós, con un inmenso nudo en la garganta, sin poder ponerle palabras al momento, porque lo había prohibido la autoridad. Fueron momentos de gran ansiedad. Ignorábamos cómo nos iba a tratar el destino y ni siquiera teníamos la seguridad de que podríamos salir del país (Chile). Por fin a las 11 de la mañana de un 3 de septiembre partimos. Nunca imaginé que viviría en carne propia una experiencia similar a la que trajo a mi padre hasta Chile. De la misma manera que 35 años antes, mi padre se embarcaba en el puerto de Valparaíso para repetir esa travesía, pero a la inversa. Las coincidencias no podían ser mas macabras: la misma represión, la misma derrota, el mismo muelle, el mismo mes y el mismo día 4 de septiembre. Desde la otra orilla del planeta, desde el otro hemisferio de la historia. La vida es como un espejo; te sonríe si la miras sonriendo.

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Agnes América Winnipeg

Ah… I remember Agnes América Winnipeg’s mother… She showed up on the quay in Trompeloup with no husband but two small children, and nearly 9 months pregnant… Neruda would not grant her a visa… so she threatened to jump into the sea and started walking towards it… They had to hold her back, and the poet… he gave her a visa… Her husband had managed to get on board as well… The girl was born a week later, hence the names… Agnes, in honour of the captain’s wife… Everybody has their story…

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