Category: Neruda poemas
Poèmes de Neruda
Poèmes de Neruda
Et un matin tout était en flamme
et un matin les foyers
sortaient de terre
dévorant les vivants (…)
venaient du ciel pour tuer des enfants,
et à travers les rues le sang des enfants
coulait simplement, comme du sang d’enfants. (…)
Venez voir le sang dans les rues,
venez voir
le sang dans les rues,
venez voir le sang
dans les rues !
— Neruda
Neruda — Second cycle of his poetic work
Pablo Neruda was a key figure in Chilean culture and politics of the 20th century and had a significant impact on the country’s society and arts. On September 23rd, 1973, twelve days after the coup d’état and the passing of his friend President Salvador Allende, Pablo Neruda died from prostate cancer in Santiago. For the centenary of the poet’s birth, an exhibition entitled “Las Vidas Del Poeta” was organised in the National Library of Chile.
Memoria Chilena Fuente: http://www.memoriachilena.cl/602/w3-article-3638.html
Neruda – Second Cycle of His Poetic Work
Moving away from his introspective beginnings, the second cycle of Neruda’s poetry was more oriented towards a deep social consciousness. By the mid-1920s, Chilean society had changed remarkably, affecting the way the poet perceived the world in which he lived, as he later acknowledged in his memoirs. Neruda was then aware of the return of thousands of now unemployed workers from salty deserts to the capital, of the fight led by Luis Emilio Recabarren, of the popular and student demands, as well as the unshakeable reign of the oligarchy. Without wanting to erase all traces of love, life, joy or sadness from his poems, Neruda nevertheless recognized that it was “impossible to completely reject the street and leave no place for it in my poems.” (Confieso that he vivido, 1979, 76). In addition to these social circumstances, the introduction of politics into his life and work was also motivated by his first diplomatic career started in 1927, when he was appointed consul of Chile in Burma. This is what allowed him to get in touch with the world and to focus on social justice. In 1927, he published in Spain a book written during his travels through the East and Europe, which eventually became one of his major works: Residence on Earth.
Pablo Neruda’s literary and poetic creativity has earned him the recognition of his peers and critics. In 1965, he received the title of Doctor Honoris Causa at Oxford University. In 1945, he received the National Prize for Literature and, in 1971, the Nobel Prize for Literature, becoming the sixth Spanish-speaking writer and the third Latin American writer to receive this distinction.
Neruda – Second cycle de son travail poétique
Neruda – Second cycle de son travail poétique
“S’éloignant de ses débuts introspectifs, le second cycle de la poésie de Neruda s’orientait davantage vers une conscience sociale profonde. Au milieu des années 1920, la société chilienne avait remarquablement changé, affectant ainsi la façon dont le poète percevait le monde dans lequel il vivait, comme il le reconnut plus tard dans ses mémoires. Neruda avait alors pris conscience du retour à la capitale de milliers de travailleurs des déserts salins, désormais sans emploi, du combat mené par Luis Emilio Recabarren, des revendications populaires et estudiantines, ainsi que le règne inébranlable de l’oligarchie. Sans pour autant vouloir effacer toute trace d’amour, de vie, de joie ou de tristesse de ses poèmes, Neruda reconnut néanmoins qu’il lui était “”impossible de rejeter complètement la rue et ne lui laisse aucune place dans mes poèmes”” (Confieso que he vivido, 1979, p. 76). En plus de ces circonstances sociales, l’introduction du politique dans sa vie et son travail fut aussi motivée par sa première carrière diplomatique débutée en 1927, lorsqu’il fut nommé consul du Chili en Birmanie. C’est cela qui lui a permis d’entrer en contact avec le monde et de s’intéresser à la justice sociale. En 1927, il publia en Espagne un livre écrit au cours de ses voyages à travers l’Orient et l’Europe, et qui deviendra l’une de ses œuvres majeures: Résidence sur la terre.
La créativité littéraire et poétique de Pablo Neruda lui ont obtenu la reconnaissance de ses pairs et des critiques. EN 1965, il reçut de titre de Docteur Honoris Causa à l’Université d’Oxford. En 1945, il reçut le prix national de littérature et, en 1971, le Prix Nobel de Littérature, devenant ainsi le sixième écrivain hispanophone et le troisième écrivain d’Amérique Latine à recevoir cette distinction.”
El Poema Imborrable-The Indelible Poem by Neruda
‘The critics may erase all of my poetry. But this poem, that I today remember, nobody will be able to erase’ Neruda
El Poema Imborrable by NerudaNeruda- Que la critique efface toute ma poésie
Que la critique efface toute ma poésie si bon lui semble, mais ce poème que j’écris aujourd’hui, personne ne pourra l’effacer.
Mémoire intermitente
Ces souvenirs sont intermittents et parfois parsemés d’oubli, car la vie est ainsi faite. Neruda.
Neruda: Mission d’amour
Neruda: Mission d’amour
Et je les mis sur mon bateau.
C’était en plein jour et la France
eut cette fois sa robe d’apparat
quotidienne,
il y avait
la clarté du vin et de l’air
dans sa tunique de déesse forestière.
Mon navire attendait avec
son nom lointain
« Winnipeg »
collé à la jetée du jardin embrasé,
aux vieux raisins obstinés de l’Europe.
Pourtant mes Espagnols ne venaient pas
de Versailles,
du bal argenté,
des tapis anciens, amarante,
des coupes qui trillent
avec le vin,
non, ils ne venaient pas de là,
non, ils ne venaient pas de là.
De plus loin,
des camps et des maisons d’arrêt,
des sables noirs
du Sahara,
des cachettes inclémentes
où ils gisaient
dans la faim et la nudité,
là vers
mon bateau clair,
vers mon navire à l’ancre, vers l’espoir
ils accoururent l’un après l’autre
à mon appel, de leurs prisons,
des forteresses
d’une France qui chancelait,
par ma bouche appelés
ils accoururent,
« Saavedra », dis-je, et je vis venir le maçon,
« Zuñiga » dis-je, et « Zuñiga » était présent,
« Roces », et Roces arriva avec son sourire sévère,
je criai « Alberti ! », et la poésie accourut
avec ses mains de quartz.
Paysans, menuisiers.
pêcheurs,
tourneurs, mécaniciens,
potiers,
tanneurs :
comme il se peuplait le bateau
qui s’en allait vers ma patrie.
Je sentais dans mes doigts
les graines
de l’Espagne
que je rachetai, que je répandis
sur la mer, destinées
à la paix
des prairies.
The Winged Winnipeg- Neruda
The Winged Winnipeg- Neruda
From the beginning I liked the word Winnipeg. Words have wings or they don’t. The rough ones stick to the paper, to the table, to the earth. The word Winnipeg is ‘winged’. I saw it flying for the first time in a dock of steamers near Bordeaux. It was a beautiful old ship, with that dignity given by The Seven Seas, over time. The truth is that the cargo vessel had never taken more than 70 or 80 people on board. The rest was cacao, sacks of coffee and rice, minerals. Now it was destined for a different kind of cargo: that of hope. 9Pablo Neruda0
Les ailes du Winnipeg- Neruda
Les ailes du Winnipeg- Neruda
J’ai aimé dès le début le mot Winnipeg. Les mots ont des ailes ou n’en ont pas. Les mots rugueux restent collés au papier, à la table, à la terre. Le mot Winnipeg est ailé. Je l’ai vu s’envoler pour la première fois sur le quai d’un embarcadère, près de Bordeaux.
Le Winnipeg était un beau vieux bateau, auquel les sept mers et le temps avaient donné sa dignité. On peut affirmer qu’il n’avait jamais transporté à son bord plus de soixante-dix à quatre-vingts personnes. Le reste avait été constitué par des cargaisons de cacao, de coprah, de sacs de café, de riz, par des chargements de minerais. Cette fois pourtant un affrètement plus important l’attendait: l’espoir. (Pablo Neruda)