En 2015, je travaillais sur un projet de visualisation des données maritimes (que vous pouvez découvrir en suivant ce lien : http://lumacode.com/projects/gttw/ ) et j’avais pour idée de le transformer en une représentation poétique du port de Buenos Aires, où je savais que mon grand-père avait vécu lorsqu’il était en Argentine. Je venais tout juste de retrouver une vieille carte d’identité chez ma mère, dans leur village natal de la province de Guadalajara en Espagne.
De nos jours, on peut presque tout trouver sur Internet, et j’ai donc décidé de faire une recherche avec son nom, Franciso Mencía Roy, accompagné de la ville où il avait vécu en Argentine, Comodoro Rivadavia. À ma grande surprise, j’ai retrouvé mon grand-père et son frère Cosme sur la liste des passagers d’un navire baptisé le Winnipeg. Ma surprise était d’autant plus importante que je ne m’étais pas du tout attendue à trouver leurs noms en ligne. Dès lors, ce projet a pris une tout autre dimension. Ma curiosité était piquée : je voulais en apprendre davantage et explorer ces nouvelles possibilités pour créer une œuvre à la fois historique et artistique, basée sur un évènement intime et personnel, que je pourrais présenter au festival E-Poetry à Buenos Aires.
C’est ainsi que j’ai commencé à faire des recherches sur le Winnipeg. Personne dans ma famille ne savait qu’ils avaient voyagé à son bord. Après la guerre civile d’Espagne, beaucoup de républicains espagnols, dont mon grand-père et son frère semblaient faire partie, s’étaient enfuis en France et avaient fini prisonniers dans des camps de concentration dans le sud du pays. Cette découverte a été un véritable choc pour ma famille, d’autant plus que j’ai appris par la suite que le célèbre poète chilien Pablo Neruda, amoureux de l’Espagne et ému par la situation de ces réfugiés, avait décidé de les aider par pure solidarité. Il résidait alors au Chili où il travaillait comme consul chargé de l’immigration et, avec le soutien du Premier ministre chilien, Pedro Aguirre Cerda, il affréta le Winnipeg pour un voyage qui devait mener les 2200 Espagnols exilés de la guerre civile de Trompeloup, en France, à Valparaiso, au Chili, le 4 août 1939.
(Vous pouvez lire « Misión de amor » [Mission d’amour] dans le recueil de Neruda, Memorial de la Isla Negra [Mémorial de l’île noire]. Dans ce magnifique poème dont le titre peut être interprété comme « un travail de l’amour » ou « une mission d’amour », il explique comment il appelait ces réfugiés par leur nom et comment ils se présentaient à lui, en indiquant leurs professions. Il les compare à des graines qu’il aurait semées dans l’océan et qui faisaient route vers la paix.)
Avant que le Winnipeg ne largue les amarres, l’atmosphère était remplie d’émotion. On raconte que Pablo Neruda en a été si touché qu’il a voulu consigner ce souvenir bien précis en écrivant ces mots : « Que la crítica borre toda mi poesía, si le parece. Pero este poema, que hoy recuerdo, no podrá borrarlo nadie » (Que la critique efface toute ma poésie si bon lui semble, mais ce poème que j’écris aujourd’hui, personne ne pourra l’effacer.)
J’avais du mal à croire que mon grand-père avait été sauvé des camps de concentration français par Pablo Neruda et qu’il avait pu voyager à bord de son cargo. À ce que je sais, mon grand-père était infirmier et j’imagine que pour un voyage aussi long, cela faisait de lui un atout. J’ai essayé de retrouver de lointains cousins susceptibles de me donner des informations sur le Winnipeg ou d’avoir de la famille au Chili, mais ce n’est que très récemment que j’ai appris que Cosme s’était marié et avait de la famille dans ce pays. Malheureusement, je ne l’ai su qu’après mon voyage au Chili et je n’ai pas encore réussi à entrer en contact avec eux.
C’est ainsi que mon projet de recherche-création est passé des applications mobiles et de la visualisation des données maritimes à une exploration des évènements en lien avec la guerre civile espagnole et à la mémoire historique de l’Espagne et du Chili. J’ai découvert des livres et des expositions en rapport avec le Winnipeg et ses passagers, leurs vies et leurs familles, ainsi que l’URL des archives de La Memoria Chilena. C’était incroyable voir l’histoire de mon grand-père se déployer ainsi sous mes yeux, de dénicher des anecdotes et des informations sur cet évènement important bien que largement oublié en Espagne, et de voir comment cela m’a personnellement affectée et influencée.
J’ai commencé par vouloir créer une visualisation poétique des navires en partance pour l’Amérique latine au cours du mois d’août 1939. Le Winnipeg en serait la vedette, un cargo rempli d’adieux, d’émotions et d’espoirs. J’ai pris contact avec des bibliothèques pour tenter de localiser le journal de bord du bateau, ou toute autre sorte d’information numérisée qui m’en aurait appris davantage sur les navires en partance de France et d’Espagne cette année-là. À ce jour, je n’ai pas encore trouvé de version numérique du trajet emprunté par le Winnipeg. De telles données associées à des coordonnées auraient été très utiles pour visualiser précisément la traversée du cargo, mais j’ai tout de même trouvé dans les archives de La Memoria Chilena une carte où l’on peut voir la route empruntée par les navires entre Trompeloup et Valparaiso. C’est cette carte qui fait aujourd’hui partie du projet et le parcours du Winnipeg y est représenté par une ligne de texte contenant les noms de tous ses passagers.
Je me suis rendue à Buenos Aires en 2015 pour présenter le prototype de ce projet au festival E-Poetry. L’auditoire m’a témoigné beaucoup d’intérêt et de curiosité. Une autre surprise m’attendait au Museo de la Inmigración (MUNTREF), autrefois l’hôtel des immigrants en raison de sa proximité avec le port. Le jour de l’inauguration, j’ai appris qu’ils avaient numérisé les listes des passagers débarqués au port et j’y ai trouvé une preuve de l’arrivée de ma grand-mère, le 12 février 1951. Elle avait voyagé sur le Cabo de Buena Esperanza avec quatre de ses enfants — mon père ayant dû rester en Espagne, car il était en âge d’effectuer son service militaire. Mes oncles et tantes étaient alors jeunes : l’aînée avait 20 ans, les deux garçons en avaient respectivement 18 et 16, et la benjamine était âgée de 13 ans. La date de leur arrivée m’indiquait que cela faisait onze très longues années qu’ils n’avaient pas vu mon grand-père. En plus de cela, j’ai appris que ma grand-mère et sa plus jeune fille étaient rentrées rapidement en Espagne, car mon grand-père était mort peu de temps après leur arrivée. Leurs trois autres enfants avaient décidé de rester en Amérique latine pour y bâtir une vie meilleure et avaient fini par s’installer à Caracas. Bien des années plus tard, mon père a fait le voyage jusqu’au Vénézuéla pour y rendre visite à sa famille, accompagné de ma mère. D’abord partis pour une courte visite, ils auront passé sept ans là-bas… Et c’est aussi là-bas que je suis née.
Jamais je n’aurais imaginé avoir une dette envers le poète auteur des Vingt poèmes d’amour et une chanson désespérée que j’ai tant de fois recommandés à mes étudiants en espagnol à Londres, ce même Pablo Neruda qui a écrit Le livre des questions. Je lui dois d’avoir contribué à forger mes centres d’intérêt : les voyages, les cultures, les langues, la littérature, les arts, le besoin d’explorer et d’être curieuse de tout, le sentiment permanent de venir d’ailleurs et d’être différente, de connaître à la fois la joie et la mélancolie, ma capacité voler de mes propres ailes et à faire preuve de persévérance et de détermination — un trait que je sais désormais hérité de ma famille. Enfin, je lui dois d’avoir sauvé mon grand-père et son frère. Je me dois aussi d’ajouter que mon père a toujours éprouvé de la tristesse et de l’amertume à l’idée d’avoir perdu son père alors qu’il n’avait que onze ans, lorsque mon grand-père est parti d’abord à la guerre, puis en exil, et de ne l’avoir jamais revu.
On pourrait dire que cette histoire qui m’a accompagnée sans même que je le sache est le fruit de nombre de mes projets, en particulier ceux en lien avec ce « Poème qui a traversé l’Atlantique », tels que « Cityscapes : Social Poetics/Public Textualities » (2005) et « Connected Memories » (2009). C’est drôle comme nous ignorons parfois la source de nos sentiments les plus profonds !
Après le festival E-Poetry de Buenos Aires, j’ai continué à faire des recherches et me suis rendue au Chili, dans la superbe ville de Valparaiso. J’y ai visité les demeures de Neruda, Isla Negra et Santiago du Chili où j’ai continué à éplucher les archives, à écumer les centres communautaires et les galeries, à filmer, à prendre des photos et à parler aux habitants. Et lorsque ceux-ci me demandaient ce que je faisais au Chili, je leur répondais que mon grand-père m’y avait amenée. C’était un sentiment merveilleux qui me réchauffait le cœur et me donnait l’impression d’être la bienvenue dans ce pays, comme si une partie de moi y avait toujours appartenu. Je me sentais chez moi dans un lieu où je n’étais jamais venue auparavant et débordais de gratitude envers la générosité que me témoignaient les habitants.
Pour finir : nous avons créé ce site pour encourager les lecteurs, les familles des passagers et quiconque aimerait contribuer à soumettre leurs propres histoires pour qu’elles viennent s’ajouter à cette visualisation poétique du voyage du Winnipeg. C’est ce que j’ai intitulé « Le poème qui a traversé l’Atlantique ». Il me semble avoir lu cette phrase au cours de mes recherches et j’ai aussitôt aimé cette image du navire comme poème transportant ses nombreuses histoires. Le Winnipeg a transporté les histoires entremêlées des passagers et de leurs familles, et celles-ci sont désormais représentées dans l’océan du World Wide Web, en compagnie des poèmes de Pablo Neruda et des informations en lien avec cet évènement.
Un poème créé avec affection pour un grand-père que je n’ai jamais connu ; pour mon père qui n’a pas revu son propre père depuis ses onze ans ; et pour tous ceux qui traversent aujourd’hui des épreuves similaires. Les perdus, les réfugiés, les exilés.
¡Cuán duro le resultó aceptar la realidad! Francia enviaba a los republicanos a campos de concentración, los consideraba prisioneros de guerra, nos rodeaba y alambradas, apostaba una nutrida vigilancia en tomo a ellos y no les proporcionaba un techo para protegerlos de las lluvias, el viento y el frío. Solo recibieron un trozo de pan y agua que tardo bastante en llegar a sus manos. ( En Los españoles del Winnipeg, J Ferrer Mir, p 34)
Playa abierta
mares cerrados de pena
aire preso en los espinos…
Argelés Sur Mer
espacio clavado
de hombres caídos
en el pozo sin fondo
de la ilusión perdida …
Paisaje de mantas descoloridas
tufo de pólvora y regusto de sal
hombres peleando
esclavos impelidos
seres agarrados a un sueño
mar abierto y campo cerrado
arena fría y vorágine de sarna.
Cuadro primero de un exilio
inicio de tiempos erráticos umbral de un capítulo salvaje
de tragedia y de calvario.
Allez, allez,
circulez,
Allez, allez,
circulez.
Allez, allez.
Circulad, hombres enjaulados,
corred por la playa lacerada pisad sin tregua la arena destilad vuestro monte de pena.
Os han vencido, habéis perdido.
Allez, allez,
circulez.
Melitón Bustamante Ortiz (Fragmento)
Jaime Ferrer Mir ‘Los españoles del Winnipeg: El barco de la esperanza’.p32
‘Los campos de concentración en Francia europea fueron varios: Le perthus, Prats de Molló, Argelés sur Mer, Agde, Saint Cyprien, Tour de Carol, Mont Louis, Amélie-les-Bains, Arles sur Tech, Vernet-les Bains, Gurs, Barcarés, Septfonts, Bram, Mazéres… Hubo otros en suelo argelino y marroquí.’ Ferrer Mir p.35
Antes de cruzar los Pirineos, muy pocos se preocuparon de imaginar la acogida que tanto las autoridades como le pueblo francés les brindarían, pues no había motivos para desconfiar. Cuán duro le resultó aceptar la realidad!Francia enviaba a los republicanos a los campos de concentración, los consideraba prisioneros de guerra, los rodeaba de alambradas, apostaba una nutrida vigilancia en tomo a ellos y no les proporcionaba un techo para protegerlos de las lluvias, el viento y el frío. Sólo recibieron un trozo de pan y agua que tardó a llegar a sus manos.
Las primeras palabras francesas que oyeron los refugiados fueron una orden seca: “Allez!, allez! Circulez!, circulez!” y sonaron como martillazos en sus cabezas. ( En Los españoles del Winnipeg, J Ferrer Mir, página 34)
Los campos de concentración en Francia europea fueron varios: Le Perthus, Prats de Molló, Argelés sur Mer, Agde, Saint Cyprien, Tour de Carol, Mont Louis, Amélie-Les Bains, Arles sur Tech, Vernet-les Bains, Gurs, Barcarés, Septfonds, Bram, Mazéres…Hubo otros en suelo argelino y marroquí. En cada uno de ellos, miles de refugiados alimentaban sus esperanzas, estoicamente, mientras a su alrededor nacían criaturas que eran paridas sobre húmedas arenas y cientos de disentéricos agonizaban y contagiaban a sus compañeros de infortunio. Eran la vida y la muerte que nuevamente se unían, ahora en tierra extanjera. (En Los españoles del Winnipeg, J Ferrer Mir, páginas 35-36)
Playa abierta
mares cerrados de pena
aire preso en los espinos…
Argelés-Sur-Mer
espacio clavado
de hombres caídos
en el pozo sin fondo
de la ilusión perdida…
Paisaje de mantas descoloridas
tufo de pólvora y regusto de sal
hombres peleando
esclavos impelidos
seres agarrados a un sueño
mar abierto y campo cerrado
arena fría y vor´gine de sarna.
Cuando primero de un exilio
inicio de tiempos erráticos
umbral de un capítulo salvaje
de tragedia y de calvario
Allez, allez,
circulez,
Allez, allez,
circulez,
Allez, allez.
Circulad, hombres enjaulados,
corred por la playa lacerad
pisad sin tregua la arena
destilad vuesto monte de pena.
Os han vencido, habéis perdido.
Allez, allez,
circulez.
Melitón Bustamante Ortiz (Fragmento)
Resultaba increíble que gracias a Pablo Neruda, su abuelo se hubiera salvado de los campos de concentración franceses y hubiera conseguido un pasaje tan anhelado en aquel buque. Por lo que he leído siempre tanto mi familia como el antiguo médico del pueblo, él trabajaba como enfermero y esto hace superar su experiencia en esta profesión debió de ser muy útil en tan largo viaje. Intenté encontrar familiares que quizá me pudieran aportar más información, sin embargo.
Después de la Guerra Civil en España, muchos de los republicanos españoles que huyeron a Francia terminaron en los campos de concentración del sur del país y entre ellos se encontraban mi abuelo Francisco Mencía Roy y su hermano Cosme Mencía Roy.
En 2015 cuando estaba haciendo un proyecto de visualización de barcos y poesía, con la idea de presentarlo en el festival de e-poetry en Buenos Aires, es cuando hice este descubrimiento al encontrar sus nombres en el internet, en una lista de pasajeros de un barco de carga llamado Winnipeg. El famoso poeta Pablo Neruda, que trabajaba como cónsul oficial de inmigración, y vivía en Chile en ese momento, por su amor por España y con la solidaridad de la causa, decidió ayudar a estos refugiados con la asistencia de Pedro Aguirre Cerda, el Presidente de Chile en ese momento. Neruda fue el que flotó el barco el 4 de agosto de 1939 del Puerto de Trompeloup – Pauillac (Francia) a Valparaíso (Chile), con cerca de 2.200 españoles exiliados
En un principio pensé que sería una buena idea crear una visualización de los barcos que viajaron a América Latina durante el mes de agosto de 1939, con el Winnipeg siendo la estrella, como la nave de cargo de muchos sentimientos, esperanzas y despedidas. Desafortunadamente no fue fácil encontrar la información sobre los barcos digitalizada pero la emoción de ver el nombre de mi abuelo en el internet y esta parte de la historia de su vida y, de España, me llevo a investigar más en este terreno y tomar la oportunidad de a la vez que viajaba a Buenos Aires, visitar Valparaiso y Santiago de Chile el el verano del 2015. (M.Mencía)
El exilio en Chile. testimonio de Ovidio Oltra Alonso. Texto de Maria Fernanda Mancebo. Universidad de Valencia
Ovidio Oltra Alonso es valenciano (tío de Raquel Valero Oltra que también ha contribuido a este poema). Hijo de Vicente Oltra, familia que hasta hace pocos años tenía una tienda de calzado en el centro de Valencia. Fue soldado de la República y perteneció a las juventudes de izquierda republicana. Hoy vive en Chile, es presidente de la Asociación Winnipeg y de la Casa de Valencia. Y como exiliado asistió al congreso L’ exili y cultural de 1939, que tuvo lugar en esta universidad en 1999. Entonces me dejó como coordinadora, estas Memorias, de las que hoy publicamos un fragmento como testimonio.
LA CRISIS CONSTITUCIONAL DESDE UNA PERSPECTIVA REPUBLICANA
Presentación: El viaje del Winnipeg dio comienzo al exilio republicano en Chile. La aseveración de que los emigrados que llegaron después fueron numéricamente irrelevantes –no llegarían a un centenar- según Vicente Lloréns , se ha modificado por el estudio realizado por Encarnación Lemus que sitúa su número en unos 3500 . Chile fue uno de los tres países –con México y República dominicana- que dió asilo voluntario a los refugiados españoles. De todas maneras fue el empeño de Pablo Neruda, con la ayuda de Gabriela Mistral, la Alianza de Intelectuales para Defensa de la Cultura y el gobierno español en el exilio, quienes consiguieron este otro puerto de acogida para la desconcertada y desolada multitud de españoles que poblaban los campos de concentración y las playas del sur de Francia.
El gobierno del Frente Popular de Chile decidió enviar a Francia como cónsul honorario, encargado para la emigración española a Pablo Neruda que lo cuenta en sus Memorias: “a cumplir la más noble misión que he ejercido en mi vida: la de sacar españoles de sus prisiones y enviarlos a mi patria. Casi inválido, recién operado, enyesado en una pierna salí de mi retiro –Isla Negra- y me presenté al presidente de la República. Don Pedro Aguirre Cerdá me recibió con afecto.
– Sí, tráigame millares de españoles. Tenemos trabajo para todos. Tráigame pescadores; tráigame vascos, castellanos, extremeños.
Y a los pocos días, aún enyesado, salí para Francia a buscar españoles para Chile.”
Pero la misión no fue tan fácil. “La posibilidad de enviar españoles a Chile enfurecía a los engolados diplomáticos”. Situaron la oficina de Neruda en un cuarto piso de la embajada para dificultar el acceso a los que acudían y especialmente de los heridos o los supervivientes de los campos de concentración. También pasaron por allí escritores, profesionales liberales y obreros de todas las especialidades. A pesar de todo, y de un telegrama de Aguirre, que muy presionado por determinadas fuerzas políticas, suspendía la operación, Neruda tras una larga conversación con el presidente y apoyado por Juan Negrín consiguió su propósito. No sin antes haber amenazado con suicidarse en una conferencia de prensa.
Desde un comienzo, las condiciones de vida en los campos de concentración fueron infrahumanas. En algunos, como en el de Agde, por ejemplo, a la llegada de los primeros miles de refugiados no había nada, absolutamente nada y solo después de largos días, soportando las inclemencias del tiempo, hicieron su aparición camiones del ejército francés cargados de tablones con los cuales los mismos refugiados debieron construirse barracones, que nunca alcanzaron el número suficiente para cobijarlos a todos. Juan Carrasco en su libro ‘La odisea de los republicanos españoles en Francia’. (En Los españoles del Winnipeg, J Ferrer Mir,Páginas 39 y 40)
Artistic Director, concept creation, researcher: María Mencía
http://www.mariamencia.com
Creative Programming: Alexandre Dupuis
Je n’aurais jamais imaginé avoir une dette envers Pablo Neruda pour avoir sauvé mon grand-père, FRANCISCO MENCÍA ROY et son frère, COSME MENCÍA ROY, des camps de concentration français
Voici le document où j’ai trouvé pour la première fois les noms de Francisco et Cosme : Memoria Chilena: Los españoles del Winnipeg, Liste des passagers.
http://www.memoriachilena.cl/archivos2/pdfs/MC0001872.pdf
Neruda et le soutien du Chili
El largo viaje a Chile: http://www.andalucia.cc/winnipeg/capitulo_4.htm
Refugiados españoles desmienten en Chile las leyendas del barco Winnipeg
“Los historiadores Jaime Ferrer y Julio Gálvez afirmaron que en el Winnipeg viajó “gente de todas las regiones de España” y con “oficios de todo tipo”, pertenecientes a hasta 33 movimientos y partidos políticos distintos, según las
fichas de los pasajeros que se encontraron”.
“La pintora Roser Bru declaró que el Gobierno chileno pidió que entre los pasajeros del Winnipeg se encontraran profesionales de todo tipo, con el fin de que pudiesen aportar conocimientos al pueblo chileno, y descartó que solo hubiese gente afiliada al Partido Comunista”.
Source: http://www.soitu.es/soitu/2009/09/02/info/1251860630_693424.html
“Pedro Aguirre Cerda, the president at the time, supported the cause and designated Chilean Pablo Neruda as the consul in charge of transferring the refugees. That is how, on September 3, 1939, more than 2.000 Spanish refugees arrived at the port of Valparaíso on the Winnipeg cargo ship”.
Source: http://www.thisischile.cl/the-winnipeg-is-commemorated-after-75-years-of-its-arrival-to-chilean-coasts/?lang=en
El Imborrable Poema de Neruda
Torrús A. (2012) El imborrable poema de Neruda in Público.es http://www.publico.es/espana/imborrable-poema-neruda.html
http://radio.uchile.cl/2014/08/08/winnipeg-el-poema-de-pablo-neruda-que-jamas-han-podido-borrar
LA MISIÓN DE AMOR DE PABLO NERUDA. EL WINNIPEG, UN POEMA QUE SURCÓ MARES y OCÉANOS
http://winnipeg70.wordpress.com/la-historia-del-winnipeg/
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Chansons du voyage
Chansons avec lesquelles ils furent accueillis au Chili:
El quinto regimiento.
¿A dónde vas, morena? https://www.youtube.com/watch?v=eUX9GwN5Se4″
El tamborilero.
Canción de los catalanes.
Photographies
http://ionerobinson.org”target=”_blank”http://ionerobinson.org”target=”_blank”>http://ionerobinson.org
http://www.eldiario.es/el-holocausto-español/
Expositions
Como conmemoración a los 75 años de llegada del Winnipeg a Chile.
Juan José Santos curator of the exhibition Reflotamiento del Winnipeg 7-27 August 2011, in the Casa de la Ciudadanía de Montecamerlo in Santiago de Chile.
En Español:http://www.gobo.tv/jwp/en/curatorias/todas/reflotamiento-del-winnipeg/
In English http://www.gobo.tv/jwp/curatorias/todas/reflotamiento-del-winnipeg/
Casa Municipal de Montecarmelo:http://www.providencia.cl/agenda/categoria/182-casa-de-la-ciudadania-montecarmel
Exhibitions/ Exposiciones in Spain, Canada, Mexico
El Winnipeg: el Poema que cruzó el Atlántico
Mencía, María (2018) The Winnipeg: Poem that Crossed the Atlantic, in Máquinas de escritura, Galería Libertad curated by Mónica Nepote from the E-literatura, Centro de Cultura Digital, Querétaro, Mexico.
Mencía, María (2018) in Lorem BITsum: Literatura electrónica, curated by María Goicoechea and Laura Sánchez, in the Cultural Centre, La Casa del Lector, Madrid, Spain.
Mencía, María (2018) in Mind The Gap exhibition, ELO 2018 Conference, Montreal, Canada.
Invited Speaker
Nov 2019, The Winnipeg: The Poem that Crossed the Atlantic in SPANISH EXILES IN THE UK: HISTORY AND LEGACIES, Birkbeck and Instituto Cervantes, London, UK.
March 2019,The Winnipeg: The Poem that Crossed the Atlantic, Universidad Bordeaux, France.
Feb 2019, The Winnipeg: TPCA, Case study and research methodologies, Digital Culture Studies in Modern Languages. Royal Holloway University of London, UK.
June 2018, The Winnipeg: TPCA: Autobiography, History and Memory in the Poetic Ocean Atlantic Casa del Lector, Matadero, Madrid, Spain.
March 2018, Hybrid Digital Poetics: A Cross- Fertilisation of Languages, in Multilingual Digital Authorship Symposium, Lancaster University, UK.
Oct 2017, The Winnipeg: TPCA in Translation and Poetry, Cambridge Conversations in Translation, Cambridge University, UK;
May 2017, Visual Navigations: The Winnipeg: TPCA in Other Codes conference, National University of Ireland, Galway;
En construction.
©María Mencía-2017